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Jean-Léon Le Prevost
Lettres

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  • Lettres 901 - 1000 (1865 - 1866)
    • 957  à M. de Varax
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957  à M. de Varax

Périple de M. de Varax dans la région de Duclair. Un séminariste de Limoges s'intéresse à la Communauté. Petite chronique de Vaugirard, Chaville, etc.

 

Vaugirard, 9 septembre 1864

            Bien cher enfant en N.S.,

            J'ai laissé à Chaville votre petite lettre dernière, écrite après votre excursion du côté de Duclair; je vous fais donc ces deux mots sans prétention précise de répondre à votre missive. Je me souviens que vous étiez content de cette petite course, je m'en suis réjoui; j'étais heureux, de mon côté, de vous voir et touché de l'aimable empressement que vous aviez eu de nous faire une petite visite: Ecce quam bonum! Avez-vous été revoir Jumièges avec vos bons parents, et, de là, St-Georges [de Boscherville] et aussi St-Wandrille et l'église de Caudebec?

            Nous sommes revenus, M. Emile [Beauvais] et moi, le samedi comme nous en étions convenus; j'ai pu terminer les petites affaires concernant ma sœur et la voir libre désormais de prendre plus de repos; le poids d'une maison, quelle qu'elle soit, pèse lourd quand en est vieux et fatigué. Je ne suis retourné à Chaville que le dimanche dans la matinée; l'abbé Jean [Gauffriau] était encore là et n'est reparti pour Metz que mardi. En revenant lundi pour l'adoration, j'ai trouvé à Vaugirard un bon jeune homme [Ferdinand Bonnaud], Séminariste, portant l'habit ecclésiastique, venant de Limoges et dont je vous avais parlé, il y a quelques semaines. Il a commencé ses études tard. Après 3 ans de latin suivi, sans doute, en médiocres conditions, on a pensé qu'il devait entrer au Séminaire, parce qu'il avait 23 ans passés; mais il s'est trouvé faible en latinité et, courageusement, il a préféré refaire une année d'études latines en plus. Il était fort intime avec les Conférences de St-Vincent de Paul et avait un goût marqué pour les œuvres; on lui a parlé de notre Communauté qu'il a agréée; il semble être très bon, il est peu grand, presque petit, il a la figure intelligente et avenante; l'abbé Tendeau de Marsac qui nous l'a adressé et qui est un prêtre des plus dignes et des plus distingués, m'a répondu de lui comme cœur et comme intelligence; il va faire avec Leclerc, Théodore [Pattinote] et Marie-Joseph [Boiry], un an d'études à Chaville; nous verrons après ce que Dieu voudra.

           

Notre adoration a été édifiante à Vaugirard; concours peu nombreux, à cause de la saison, la moins favorable de toutes, mais quelques âmes pieuses toujours, jour et nuit aux pieds du Sauveur.

            Je reçois de bonnes nouvelles de M. Paillé à Boulogne, avec une bonne petite lettre de l'ami Paul [Baffait], bien remis corps et âme et heureux près et dans la mer, on ne saurait dire combien.

J'espère que pour votre part, cher ami, vous vous trouvez bien aussi de vos bains; souvenez-vous que ce n'est pas sur l'heure qu'on en sent les heureux effets, mais un peu plus tard; ayons donc bonne confiance, vous porterez St-Sulpice très vaillamment.

 

 

  Le Père Alfred Leclerc, en 1884                       

 

A ce propos, je compte toujours que vous resterez, pour ce qui touche les frais de votre séjour là, dans les termes que nous avons dits; je crois que votre chère famille comprendra qu'il n'en saurait convenablement en être autrement; si pourtant je jugeais mal ses dispositions, nous passerons outre et poserons les choses comme Dieu veut certainement qu'elles le soient.

            Je vous invite bien à écrire à notre cher f. Michel Chaverot; il a besoin d'être stimulé pour la correspondance, il ne m'a écrit qu'une fois.

            Les persévérants de Chaville ont étudié Les Plaideurs durant leurs vacances; ils doivent, mercredi prochain 14, en donner une sorte de représentation, sans grand appareil, devant les frères qui viendront en assez bon nombre des diverses maisons pour passer ce jour à Chaville; vous nous manquerez à tous. Ce sera la dernière trace des vacances qui, d'ailleurs, finissent demain. lundi 12, messe du St Esprit et reprise des classes.

            Voilà une vraie Gazette, mais je sais comme vous aimez voir et savoir; pour clôture, j'ajoute que la musique a faibli; c'était inévitable; on a encore le strict indispensable par ce qui était acquis; l'orgue est respecté, M. Audrin en garde la clef et ne la donne qu'aux temps marqués.

            Adieu, bien cher enfant, il n'y a guère de choses pieuses, ni non plus pas beaucoup de tendresses dans ces quelques lignes; mais y a au moins un cœur tout ouvert où vous voyez bien que vous pouvez entrer à toute heure; il y a aussi, en cherchant un peu, un vrai, un ardent désir de votre bien spirituel que je demande constamment au Seigneur et qu'Il accroîtra tous les jours, j'en ai la douce espérance.

            Votre ami et Père tout affectionné en J. et M.

                                                                                                Le Prevost

 

 




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