964  à M. Maignen

Précarité financière des Œuvres. Promesses de dons et de prêts.

Vaugirard, 14 octobre 1864

            Bien cher enfant en N.S.,

            Notre ami M. Guillemin, me fait espérer le don de 5.000f pour notre maison d'orphelins dont il a su la gêne présente; mais il y mettait la condition qu'il ne vous prêterait pas les 4.000f qu'il vous avez promis; j'ai insisté et, comme il alléguait l'affectation particulière de cette somme à une maison consacrée aux pauvres, j'ai dû me conformer à ses vues. Mais, quelle que soit notre gêne, je ne veux pas que l'espoir donné par M. Guillemin pour un prêt aux jeunes ouvriers vous fasse défaut; j'ai répondu à M. Guillemin que nous vous prêterions 4.000f pour un temps à régler entre nous, lorsqu'il aurait versé les 5.000f entre nos mains. Il ne nous les remettra que successivement, de mois en mois. Je retiendrai seulement les premiers 1.000f attendus par M. Emile [Beauvais] pour un payement qui échoit ces jours-ci; les autres 4.000f vous seront remis à mesure que nous les recevrons. Voilà ce que j'ai pu faire de mieux, M. Guillemin n'étant pas libre, m'a-t-il dit, de s'écarter des intentions des personnes bienfaitrices.

            Adieu, bien cher ami, je vous embrasse cordialement.

                                                                                             Le Prevost