Remerciements pour les vœux de la St-Jean. Appel
à"resserrer chaque jour davantage
les liens qui nous unissent".
Vaugirard, 4 janvier 1865
Bien cher fils en N.S.,
C'est toujours avec une joie nouvelle que je reçois les témoignages de votre
affection si douce au cœur d'un Père, et les vœux que vous aimez à former pour
lui au jour de sa fête. J'étais bien assuré que tous nos frères d'Amiens
s'uniraient à ceux de Vaugirard pour célébrer la St-Jean, fête
de famille qui, comme de coutume, avait appelé autour de moi tous nos frères de
Paris avec les amis de notre petite Communauté. Aussi vous pouvez croire que
vous n'avez été oublié de personne, de votre Supérieur surtout,
particulièrement dans le moment où, prosternés au pied des saints autels, tous
ensemble nous nous efforcions de remercier le bon Dieu de toutes les grâces
qu'Il a bien voulu accorder jusqu'ici à notre petite Congrégation.
Puisse-t-elle ne pas se rendre indigne de nouvelles faveurs, et pour cela,
resserrons chaque jour davantage les liens qui nous unissent, liens bien doux
que le bon Dieu a formés Lui-même et qui font à la fois le bonheur du père et
celui des enfants, en même temps qu'ils nous donnent la force et la puissance
pour le bien que l'union de nos efforts peut seule accomplir.
Je me réjouis de toutes les bonnes nouvelles que vous me donnez de la maison
d'Amiens et de l'excellent esprit qui anime tous nos frères. Veuillez dire à
chacun toute la consolation que j'en éprouve et les espérances que leurs bonnes
dispositions me font concevoir pour la bénédiction et les fruits de leurs
œuvres.
Tous nos frères de Vaugirard s'unissent à moi pour vous offrir leurs
compliments et leurs vœux les plus dévoués.
J'embrasse bien tendrement tous nos bons frères de la maison d'Amiens, en leur
renouvelant, et tout particulièrement à vous à titre de vieil ami et de fils
bien-aimé, l'expression de mon affection toute paternelle dans les Cœurs de J.
et de M.
Le Prevost
M. Georges [de Lauriston] vient, sous ma dictée, de vous réitérer l'expression
de tous mes sentiments de tendre dévouement pour vous et pour tous ceux qui
vous entourent; je n'exclus point de ce nombre, assurément, notre cher M.
Carment; je suis touché de votre cordiale charité pour lui, je la partage et
j'ai la bonne espérance qu'il pourra concourir bien utilement aux œuvres
saintes qui s'accomplissent chez vous; il s'édifie parmi vous et tout me laisse
penser qu'il contribuera de son côté à l'édification de votre maison. Je pense
avec vous qu'il n'est point de nature, si impétueuse qu'elle soit, que la grâce
ne puisse dompter et assouplir; attendons cette faveur de la miséricorde divine
et, si le Seigneur manifeste ainsi ses vues si sages et si tendrement
paternelles, nous ne résisterons point aux indices de son adorable volonté.
Embrassez tous nos frères pour moi,
je les bénis avec vous dans
les Cœurs sacrés de J. et de M.
Le Prevost
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