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Jean-Léon Le Prevost Lettres IntraText CT - Lecture du Texte |
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989 à M. DecauxLa prochaine fondation à Angers devrait entraîner pour Nazareth quelques changements de personnel, que MLP. justifie aux yeux de son jeune Confrère et ami.
Je viens vous proposer deux changements dans le personnel des frères qui concourent à l'œuvre du patronage; je vous dirai un peu au long les circonstances qui m'y obligent, afin que vous puissiez les apprécier. Je ne sais si vous nous avez entendu dire, à l'occasion, que Mgr l'Evêque d'Angers avait toujours été considéré par nous comme le protecteur et le père de notre petite Congrégation. Il a contribué à sa fondation en nous donnant M. Myionnet qu'il dirigeait, et sur lequel il avait lui-même des vues. Il vint alors à Paris pour bénir M. Myionnet, M. Maignen et moi qui commencions la famille, et depuis il n'a cessé de nous favoriser par ses entremises bienveillantes et par les conseils de sa haute expérience. Il ne vient jamais à Paris sans nous visiter, nous exhorter et nous donner, en un mot, toutes les marques d'une bonté vraiment paternelle. En différents temps, il avait marqué le désir que nous pussions établir sous ses yeux une petite colonie à Angers, et divers plans ont été présentés, d'époque à autre, dans ce sens; leur réalisation a toujours rencontré quelques difficultés. En dernier lieu, ce Vénérable Evêque nous a demandé de nous charger du patronage des jeunes ouvriers qui avait été fondé par M. l'abbé Leboucher sous le nom de N.D. des Champs et qui, depuis sa retraite, avait un peu souffert. Mgr Angebault a insisté avec la plus aimable bonté pour que nous acceptions cette occasion de nous rapprocher de lui, nous rappelant, comme il l'avait fait plusieurs fois déjà, qu'il était bien vieux, que nous devions nous hâter si nous voulions qu'il bénît notre établissement dans sa ville épiscopale. Il nous a semblé que nous devions aux bienfaits si multipliés de ce saint Evêque et à la protection dont il nous a constamment couverts de rendre quelques services à une œuvre à laquelle il porte un vif intérêt; nous avons donc promis que, malgré nos charges et notre petit nombre, nous ferions un effort courageux pour répondre à son attente. L'œuvre de N.D. des Champs étant, comme je l'ai dit, en souffrance, il lui faut deux hommes habitués dès longtemps aux formes et usages des patronages, si l'on veut avoir chance de la relever; il nous a paru, après essai et rejet de diverses combinaisons, que MM. d'Arbois et Moutier pourraient s'en acquitter avantageusement et nous nous sommes arrêtés à ce choix. Nous les remplacerions, le premier par M. l'abbé Braun, le second par notre jeune Derny, encore nouveau parmi nous, mais que la solidité de son caractère et sa longue expérience du patronage rendent digne de cette marque de confiance. Pour combler le vide qu'il laisserait lui-même à Nazareth, nous donnerions comme aide à MM. Maignen et Vasseur dans cette œuvre un très bon jeune homme qui est déjà depuis deux ans chez nous, M. Lucien Jacquart, lequel pourra, après quelque temps passé dans les patronages, y rendre des services essentiels. Voilà ce que nous avons pu arranger pour le mieux; nous avions pensé à M. Roussel, à d'autres moyens encore, ils ont été jugés peu praticables après examen attentif. J'ai tenu, mon cher ami, à vous donner ces détails circonstanciés, afin que vous jugiez par vous-même, et de l'obligation que nous avions de reconnaître les mille bontés de Mgr d'Angers pour nous, et de la nécessité où nous étions de lui donner des sujets ayant une aptitude particulière pour les patronages. Il ne sera pas impossible, je crois, quand N.D. des Champs aura été, avec l'aide de Dieu, remise en bon état, de rappeler M. Moutier à Paris, si ces services y étaient jugés plus utiles qu'à Angers. Je désire, mon cher ami, que ces dispositions soient bien motivées à vos yeux et que vous restiez persuadé de notre sincère désir de ne rien faire au détriment des œuvres auxquelles vous accordez ici vos soins si dévoués. Je suis bien sincèrement en N.S. Le Prevost
P. S. L'éloignement de M. Moutier sera moins sensible s'il se fait avec transition; ma pensée serait donc d'envoyer dès dimanche, et plusieurs semaines de suite, M. Derny à Ste-Anne, afin qu'il prît bien connaissance de la position; nous ne devons aller à Angers que dans la première quinzaine de mai.
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