Le frère Legrand a triomphé de sa tentation de quitter la Communauté. Il s'en
remet au jugement des Supérieurs, qui pensent l'envoyer
à Angers.
Vaugirard, 10
avril 1865
Mon bon ami et fils en N.S.,
Notre cher Alexandre [Legrand] a ouvert les yeux et il a reconnu que son
découragement n'était qu'une tentation; il est donc bien rentré en lui-même et
a repris toutes ses bonnes dispositions. Une lettre paternelle et pleine de
sagesse que lui a écrite le r.p. Charlet a beaucoup contribué à cet heureux
résultat. Il nous a avoué que la seule cause de son abattement venait des
difficultés qu'il éprouve à faire la classe; mais il s'est montré néanmoins
très disposé à rester en cet emploi tant que nous croirions devoir l'y
maintenir.
Satisfaits, de notre côté, de cet acte de soumission, nous sommes décidés à lui
donner d'autres fonctions. Je crois qu'il ira à Angers où nous devons, vous le
savez, prendre deux œuvres après Pâques.
Notre retraite de Communauté commencera le dimanche au soir, 7 mai; vous verrez
quels sont ceux de votre maison qui auront à y prendre part.
Mille affections à vous et à vos frères.
Votre ami et Père en N.S.
Le Prevost
J'écris au r.p. Charlet pour le remercier.
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