1025  à M. d'Arbois

Accepter les épreuves comme la consolation. MLP. se montre réservé sur l'envoi d'un jeune prêtre. Organisation de l'œuvre d'Angers.

Duclair, 3 septembre 1865

            Bien cher ami et fils en N.S.,

            Je vous remercie, ainsi que vos chers frères, de vos bonnes et affectueuses lettres; je les reçois toujours avec joie, d'autant que jusqu'ici elles m'apportent plus de bonnes que de mauvaises nouvelles; nous aimons tant la consolation et si peu les épreuves! Pourtant je ferai en sorte, s'il plaît à Dieu que les jours soient parfois nébuleux à Angers comme ailleurs, de les accepter ainsi que le Seigneur les fait, puisqu'il lui plaît de les entremêler d'ordinaire de pluie et de soleil.

            M^gr  a eu, comme vous le pensiez, la bonté de m'écrire au sujet de l'envoi d'un second prêtre à Angers. Je lui réponds aujourd'hui qu'à mon retour à Paris, vers la fin de la semaine, je vais examiner, avec nos frères du Conseil, ce que nous pouvons faire. Je ne vois guère, comme vous, que M. Jean [Gauffriau] qui pût vous être envoyé; il ne serait libre en tout cas et au plus tôt qu'à la fin de ce mois, ne pouvant être remplacé comme aumônier des Petites Sœurs qu'avec un peu de ménagement et de délai; je verrai toutefois ce point plus précisément. Je craindrais aussi qu'il n'apportât pas chez vous toute l'édification que je voudrais, sinon pour le fond qui, heureusement, est intact, au moins pour l'extérieur qui n'est pas assez dominé; prions le Seigneur de nous éclairer.

            Je crois qu'il y aura à temporiser encore un peu pour le cours de musique chaque semaine; cet hiver, la chose se fera plus aisément et vous serez mieux installés; si vous aviez des raisons de faire autrement, vous verriez; mais je pense qu'en ce moment vous ferez bien de ne point accroître le mouvement autour de vous, ni le nombre de vos occupations.

            Je suis ici jusqu'à vendredi, appelé par une affaire concernant ma famille.

            Je désire bien que, de temps en temps, vos frères me donnent, comme aujourd'hui, une petite marque de bon souvenir; on entretient ainsi l'union des âmes et la charité.

            Je vous embrasse tous bien affectueusement en N.S.

                                                                                             Le Prevost