Nouvelles de la retraite de Communauté; activités des
scolastiques.
Vaugirard, 1er
octobre 1865
Bien chers enfants en N.S.,
Notre retraite s'est terminée hier très heureusement, comme elle avait été
donnée aussi en des conditions aussi favorables que possible. A peine sorti des
surcroîts de soucis qu'elle m'occasionnait, je me tourne vers vous, chers
enfants, pour vous dire que vous étiez présents au souvenir et à l'affection de
tous, et que tous ont prié pour que vous ayez part aux fruits de nos pieux
exercices. Je ne veux pas exciter vos regrets en vous disant trop de détails
sur ces jours de recueillement et de prière; il suffit que vous sachiez que
l'impression la plus vive et la plus profonde nous en est restée et qu'elle
sera, nous l'espérons, d'un effet durable pour notre sanctification et pour le
bien de nos œuvres. Nous n'avions jamais été si nombreux; on avait été obligé
de dresser plusieurs lits dans la salle de communauté, les chambres ayant
manqué; nous étions plus de 60. Nos ff. de Varax et Chaverot, arrivés l'un et
l'autre quand la retraite était déjà commencée, en ont pu profiter encore
néanmoins, à leur vive satisfaction. M. Chaverot était au nombre de ceux qui
faisaient leurs vœux. L'un et l'autre rentrent aujourd'hui à St-Sulpice, et
demain ceux de Chaville iront à Issy.
M. Urbain [Baumert] partira au milieu de la semaine avec M. Risse pour
commencer à Metz la philosophie. Je vous laisse à penser quelle joie! La
soutane, la philosophie, un mouvement, un pas en avant, il est rayonnant!
J'espère qu'il va aimer les Français autant que les Allemands. M. Jean
[Gauffriau] revient de Metz et ira avec M. d'Arbois à Angers. Ce dernier était
à la retraite avec les ff. Alexandre [Legrand] et Moutier.
Je chercherai quelque prochaine occasion pour demander le consentement de Mgr
d'Orléans [Mgr Dupanloup] à votre agrégation chez nous; il n'y
a heureusement pas de difficulté, je l'espère.
Je recommande à notre cher Adolphe [Lainé] de ne pas se trop fatiguer à la
musique, un cours est fort lassant à faire; il est loin encore d'être
vigoureux, il pourrait aisément en souffrir; veillez-y, cher Victor
[Trousseau], j'en ai parlé aussi à M. Laroche. Secondairement, sa
voix qui mue encore se cassera si elle est trop fatiguée.
Adieu, bien chers enfants, vous savez combien vous êtes chers à tous et surtout
à
Votre affectionné ami et Père
Le Prevost
Edouard [Lainé] va très bien; la mère [Mme
Lainé] va bien, après avoir été un peu souffrante.
Edouard Lainé (1844-1911)
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