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Jean-Léon Le Prevost
Lettres

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  • Lettres 1001 - 1100 (1865 - 1866)
    • 1039  à M. Risse
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1039  à M. Risse

Nouvelles du personnel. Son insuffisance est une épreuve, mais le Seigneur nous en a épargné de plus rudes.

 

Vaugirard, 24 octobre 1865

            Bien cher ami et fils en N.S.,

            Je n'ai point encore répondu à l'affectueuse lettre que vous m'avez envoyée par le f. Guillot; ce n'est pas que je n'en eusse la volonté, mais, vous le savez par vous-même, on est si fort dérangé dans les œuvres dont nous nous occupons qu'on laisse souvent en souffrance les choses qui intéressent le plus vivement. De ce nombre sont assurément pour moi celles qui concernent votre chère maison, vous-même avant tout, vos frères, vos enfants. Je bénis Dieu des détails consolants que vous me donnez sur tous ces sujets si chers pour moi; j'ai la confiance que vous continuerez à demeurer satisfait de votre personnel; tous ont simplicité et droiture de cœur. M. Urbain [Baumert], en particulier, avec un peu de culture et d'expérience, peut devenir un sujet d'une valeur réelle, il a de l'élévation et de la générosité de cœur. Notre petit f. André [Brouant] ira bien aussi, mais, comme il est flexible et un peu faible de caractère, il a besoin d'être suivi et soutenu; à cette condition, il peut faire le bien parmi les jeunes gens, sa douceur et ses manières affectueuses les attireront. Je ne sais pas s'il n'y a pas quelque inconvénient à lui donner le service du vin, non que j'aie rien vu de ce côté qui me fasse ombrage, mais ceux qui sont faibles ont besoin qu'on éloigne d'eux les occasions d'entraînement. M. Urbain avait ce service à Chaville et s'en acquittait fort consciencieusement, mais il ne serait guère possible, sans doute, de le lui donner à Metz.

            M. Luzier est regretté à Grenelle. MM. de Saint-Vincent de Paul, en particulier, appréciaient ses services; je crois que vous le trouverez en progrès moralement comme en santé.

            M. Guillot reprend position ici et va seconder très utilement M. Emile [Beauvais], trop chargé dans l'administration de la lourde maison de Vaugirard; M. Brice languit un peu, sa santé est débile presque toujours depuis son retour; cette disposition, jointe à l'impression d'un changement imprévu dans son poste, le rend un peu triste; il ne se plaint pas, mais il est silencieux et contraint; je crois que ce sera passager; il se montre docile et sans aucun mauvais vouloir. Il va vous écrire, ainsi que M. Guillot; ils vont vous envoyer l'adresse des parents de M. Rémond.

            M. Jean [Gauffriau] paraît s'asseoir dans sa position à Angers; j'ai été content de la lettre que j'ai reçue de lui; il doit vous écrire, s'il ne l'a fait déjà, il m'en a manifesté l'intention.

            Voilà bien des détails sur le personnel, mais ne sont-ils pas les plus intéressants; sans le personnel, que seraient les œuvres? L'argent assurément est nécessaire, mais quand Dieu donne les hommes de foi et de dévouement, Il donne après le reste par surcroît. Nous souffrons souvent par la pénurie des ressources, mais bénissons Dieu qui par là nous donne, en définitive, la moins dure des épreuves; celles qui viennent, ou de l'inconstance, ou du défaut de vertu, ou enfin des défaillances, quelles qu'elles soient, des sujets sont bien plus rudes et plus douloureuses; oui, le Seigneur nous a traités jusqu'ici en enfants gâtés; ni les persécutions, ni les dispersions, ni l'atteinte de nos personnes ne nous ont encore éprouvés. De quoi vous plaignez-vous, dit l'auteur de l'Imitation, vous n'avez pas encore souffert jusqu'au sang. Bénissons Dieu, soyons patients dans les épreuves, accoutumons-nous à y voir une marque de son amour et de sa prédilection. La chose est dure et difficile à goûter; laissons-nous faire au moins, le Seigneur se contentera de notre soumission.

     Adieu, bien cher ami, nous avons tous regretté que votre séjour parmi nous ait été trop court; tous nos ff., vieux et jeunes, vous assurent avec moi de leur tendre affection en N.S.

            Votre ami et Père                                                         Le Prevost

 

            J'embrasse cordialement nos frères.

 

 




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