Sollicitude charitable. Ne pas embrasser trop de choses.
MLP. signale le départ définitif de M. Roussel, découragé
par les contrariétés suscitées par l'Archevêché.
Vaugirard, 17
novembre 1865
Bien cher ami et fils en N.S.,
Je vous sais bien bon gré de me tenir exactement au courant de la situation de
votre maison, de votre personnel particulièrement, les santés, en ces derniers
temps, ayant laissé beaucoup à désirer. Je pense bien que ces circonstances
doivent vous créer quelques embarras; je le répète, cher ami, bien que nous
soyons ici très pauvres, si vous éprouviez une gêne réelle, ne manquez pas de
nous en avertir, les pauvres entre eux s'aident encore et cette charité plaît
au Seigneur; nous l'exercerons donc, s'il y a lieu, à charge de revanche.
Je n'avais pas répondu sur votre projet de réunir durant la semaine les jeunes
gens de la 2e section, concurremment avec ceux de la première. Nos
Messieurs s'effrayaient de vous voir trop embrasser de travaux et craignaient
l'accablement; il leur semblait aussi que vos réunions pour les grands jeunes
gens seraient plus attrayantes si vous ne vous sépariez point et si vous y
assistiez tous. Examinez ces raisons devant Dieu (il faut lui parler de tout)
et faites pour le mieux.
J'ai reçu avant-hier une bonne et affectueuse lettre de Mgr
d'Angers; il est content de la
Maîtrise et de N.D. des Champs; tâchons que le divin Maître
soit satisfait aussi et bénisse nos travaux.
Engagez M. Alexandre [Legrand] à m'écrire quelques mots, ou plutôt qu'il écrive
à M. Myionnet à l'occasion de sa fête [23 novembre], cela lui fera une
diversion, je pense que sa santé doit l'attrister un peu. Si quelque accident
nouveau survenait, il faudrait le renvoyer vers nous pour qu'on essaie quelque
régime ou traitement, afin de le guérir, s'il y a lieu.
Tout va ici comme de coutume; M. Roussel a quitté définitivement la Communauté, il est
aumônier au Collège Stanislas, les contrariétés que l'Archevêché lui a
suscitées à Grenelle l'ont découragé; nous sommes ainsi encore un peu plus
chargés que précédemment: Deus providebit.
Adieu, bien cher ami, nous continuons à prier pour vous tous; ayons confiance,
le Seigneur sera avec nous.
Votre ami et Père en N.S.
Le Prevost
J'espère que votre pauvreté ne va pas jusqu'à faire aucun retranchement sur vos
besoins réels; il ne faudrait pas, si Dieu le permet, que les frères sentissent
la pauvreté de la maison d'une façon trop incommode. Vous me direz ce qu'il en
est.
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