MLP. s'inquiète de la santé de ses frères. Choix du
personnel domestique.
Vaugirard, 29
novembre 1865
Bien cher ami et fils
en N.S.,
J'espère avec vous que M. Jean [Gauffriau] se remettra avec un peu de temps et
de soins. J'espère aussi que les découragements de M. Alexandre [Legrand] sont
purement temporaires et auront leur fin; il ne faudrait pas toutefois aller
jusqu'à la dernière extrémité et, s'il était évident qu'il ne peut s'occuper de
classes, mieux vaudrait chercher s'il n'est pas d'autre moyen de l'occuper,
soit à Angers, soit ailleurs. Priez le médecin de veiller toujours sur sa
santé. Je pense que, s'il m'écrivait quelquefois et que je pusse lui répondre,
il en éprouverait peut-être un peu d'encouragement.
J'approuve la combinaison pour votre ancienne domestique. Si elle ne pouvait
venir, votre allemande Béatrix serait disposée, me dit M. Baltenweck, à vous
revenir; mais il ne faudrait pas tarder si vous y voyez avantage, car elle peut
être placée d'un moment à l'autre; je ne m'explique guère cette sorte
d'instabilité; M. Baltenweck semblait croire que vous l'aviez plutôt encouragée
à partir qu'invitée à rester.
Pour les réunions du soir chez vous, je vous ai fait une recommandation
générale de ne pas trop vous charger; je la renouvelle, comme je le fais
toujours; mais si, examen fait, vous croyez que vous pouvez marcher ainsi
librement, je n'insiste point et me confie à votre prudence.
Adieu, bien cher ami; il est tard, le sommeil me poursuit, je me laisse
prendre; aussi bien il m'emporterait de vive force.
A tous et pour tous mille affections
Votre ami [et Père en N.S.]
[Le Prevost]
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