Veiller à ne pas se mortifier indiscrétement, ni à se
fatiguer au-delà de ses forces.
Vaugirard, 22
mars 1866
Bien cher ami et fils en N.S.,
M. Jean [Gauffriau], m'écrivant ces jours derniers, me faisait remarquer que
les quelques mortifications du carême,
bien que mitigées, ne laissaient pas de vous abattre un peu; je vous invite à y
regarder bien attentivement, je vous demande même avec instance de suspendre
jusqu'à la fin du carême les
privations qui peuvent affaiblir réellement vos forces, puisque vos travaux
vont s'accroître et que vous y subvenez à grand peine dans les temps et
conditions ordinaires. Je crois que cette disposition est dans le vrai bien et
que, conséquemment, elle est selon les vues de Dieu.
M. Jean pense aussi que vous vous épargnerez beaucoup de fatigue en couchant
deux fois (je crois) à N.D. des Champs lorsque vous y devez dire la messe; je
vous prie de faire attention à cette observation, si elle a réellement quelque
chose de praticable.
Je ne sais rien encore de la retraite; j'ai écrit à M. Codant, absent, pour lui
demander de nous la donner; j'attends sa réponse.
Adieu, bien cher ami, je vous embrasse cordialement en N.S.
Le Prevost
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