MLP. réitère ses réticences au projet d'agrandissement de
la chapelle. Suggestions portant sur des aménagements.
Retraite prêchée par le chanoine Codant.
Vaugirard, 28
mars 1866
Mon bien cher ami et fils en N.S.,
Nous avons examiné attentivement votre projet d'agrandissement de votre
chapelle de maîtrise; on
s'accorde à remarquer, M. Lantiez tout particulièrement, plus expérimenté que
les autres, qu'il est impossible que la dépense ne s'élève pas à 500f. au moins. Or, nous ne
voyons pas que vous ayez de ressources, sinon celles de N.D. des Champs
(recueillies par vous pour les besoins de votre communauté) et celles de la maîtrise
qui vous sont propres aussi. Il nous paraît donc qu'il y aurait ici une
nouvelle cause de malaise pour votre maison. Nous sommes malheureusement ici
obérés et hors d'état de vous aider; les malaises financiers sont une grande
difficulté avec les mille soins et charges que nous imposent nos œuvres; nous
verrions avec regret que vous ajoutiez cet embarras à tous les autres, à moins
que vous ayiez, bien positivement et en dehors des ressources applicables à
votre communauté, ce qui est nécessaire pour l'acquit de la dépense.
Nous pensons aussi qu'il vaudrait mieux supprimer les deux petites cloisons
latérales A-A et laisser libres les deux petits espaces que j'ai crayonnés en
bleu; ce serait un peu plus d'air et d'espace et deux recoins de moins. On
figurerait alors un second pilier en face de celui qui existe et qu'on avait
voulu masquer. Peut-être pourrait-on figurer légèrement, au droit des deux
piliers, une sorte de péristyle, ou bien laisser seulement les piliers en les
ornant un peu.
Nous avons pensé tous aussi qu'il semblait bien fâcheux d'enfermer l'autel dans
une sorte de boîte étroite, étouffée, puisqu'on pouvait donner à cet entourage
beaucoup plus d'espace sans nul détriment pour l'aspect et avec immense
avantage pour la liberté des mouvements et, au besoin, pour donner place au
sanctuaire à quelques prêtres, à quelques enfants pour les cérémonies; si ce
sanctuaire avait aussi un peu plus de profondeur, il semble qu'il y gagnerait.
M. Codant a accepté de donner notre retraite. Je ne suis pas absolument sûr qu'elle
commence le 16 avril, je vous le marquerai précisément. Je n'ai pas consulté le
Conseil sur le choix de ceux qui doivent y venir. Votre avis donné (sans en
parler à vos frères) pourrait nous éclairer.
Nous sommes obligés de faire remplacer M. Laroche pour plusieurs mois; c'est
pour nous une embarrassante difficulté.
Adieu, bien cher ami, croyez, avec vos frères, à tous mes tendres sentiments en
N.S.
Le Prevost
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