MLP. accepte de participer financièrement à l'exemption
du jeune Allard. Aide à la maison d'Arras.
Vaugirard, 6 avril
1866
Mon bon ami et fils en N.S.,
Notre jeune Allard montrant beaucoup d'affliction à l'approche du moment où son
sort va se décider pour la conscription, le Conseil de la Communauté a décidé,
pour lui donner une marque de son bon vouloir, que, malgré les charges qui
grèvent en ce moment notre situation, nous contribuerions pour 500f à son exonération si son
père, ouvrant une souscription et sollicitant l'aide des ecclésiastiques et
personnes pieuses qui s'intéressent à lui, du jeune abbé Allard de Montdidier,
votre propre concours aussi, parvenait à réunir la somme indispensable pour
empêcher son incorporation à l'armée. Sans être un sujet de choix, ce pauvre
garçon n'est pas dépourvu de qualités et si l'âge, comme on peut l'espérer,
affermit son caractère un peu faible, on aurait en lui un aide qui ne serait
pas sans utilité. Il n'a rien d'ailleurs de ce qui convient pour la carrière
militaire; il y serait assurément en souffrance, ne se trouvant pas à sa place.
Je lui ai promis de vous donner ces détails; vous jugerez si, autour de vous,
au Collège peut-être et ailleurs, vous auriez quelque moyen de lui créer
quelques protections bienfaisantes.
Nous avons envoyé à Arras M. Joseph [Beldame] pour aider nos frères, M. Laroche
étant tellement épuisé qu'il est obligé de faire une absence peut-être
prolongée.
Adieu, bien cher ami et fils en N.S.
Votre ami et Père
Le Prevost
P. S. La mère de M. Marcaire a été un peu souffrante, elle va bien maintenant.
La retraite nous sera donnée par M. Codant, Chanoine de Versailles; elle
commencera, ou le 16, ou le 23 avril; je vous donnerai la date précise.
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