Il faut dire nettement les choses à M. Beldame.
MLP. sait que la charité de M. Caille en sera éprouvée. Il compte sur son bon vouloir.
Vaugirard, 3
mai 1866
Mon bien bon ami et fils en N.S.,
Le Conseil de la Communauté
s'étant réuni hier mercredi, je lui ai communiqué, en substance, la réponse que
je vous ai faite concernant M. Joseph [Beldame]. Sans improuver le sens de
cette décision absolument, le Conseil a pensé néanmoins que vous ne feriez pas
une épreuve avantageuse pour votre maison ni pour la Communauté en essayant,
avec une persistance charitable, de faire de M. Joseph un religieux, les
dispositions essentielles pour cet état de vie paraissant faire défaut en lui;
nos ff. ont donc pensé qu'il serait mieux d'agir nettement, en lui faisant
connaître que nous ne le croyons pas appelé, à raison de sa santé en
particulier, à embrasser un genre de vie aussi rude et aussi laborieux que
l'est le nôtre.
Si les termes de ma dernière lettre avaient été communiqués par vous à M.
Joseph et vous faisaient une difficulté pour lui notifier la décision plus
précise que je vous communique aujourd'hui, d'après le vœu du Conseil, vous
pourrez user de telles temporisations et ménagements que vous croirez
nécessaires; la pensée qui a surtout occupé le Conseil, c'est qu'ici une tâche
infructueuse allait incomber à votre charité, le succès ne paraissant point
possible là où le fond même du sujet paraissait être insuffisant; c'était
surtout pour ne pas user sans discrétion de votre bon vouloir, toujours disposé
à obliger et à concourir au bien, que l'avis du Conseil a été émis.
Je pense avec vous que M. Allard fera bien de revenir sans retard, si vous
jugez qu'au moyen des combinaisons dont nous nous sommes entretenus, son
exonération soit praticable. Nous vous enverrons, dès que vous nous aurez donné
avis définitif:
1°
les 500f accordés par la Communauté,
2°
les 500 autres f que nous
emprunterons, suivant nos conventions.
Adieu, mon bien bon ami, croyez comme toujours à nos sentiments les plus
affectueusement dévoués en N.S.
Votre ami et Père
Le Prevost
P. S. Si je puis, je vous ferai, comme vous le demandez, une visite au jour de la Trinité; mais je n'ose
l'assurer, y voyant encore plusieurs obstacles.
Nous avons dû garder à Vaugirard, après la retraite, M. Alexandre [Legrand]
auquel l'air d'Angers ne semblait pas favorable; des accidents de santé
s'étaient dernièrement plusieurs fois répétés.
M. Lantiez voulait répondre à la lettre de M. Joseph, mais il a été obligé
d'aller à Metz; il reviendra à la fin de cette semaine.
|