Confession et direction des frères. Allier la liberté et
l'ordre. Encouragement à consulter un père jésuite qui
lui inspire confiance. M. d'Arbois fait une bonne œuvre envers le personnel
domestique. Dévotion au mois de Marie.
Vaugirard, 8
mai 1866
Bien cher ami et fils en N.S.,
Mgr d'Angers m'écrit un mot pour me dire la demande que vous lui
avez faite concernant les confessions que M. Gauffriau pourrait avoir,
particulièrement dans votre communauté.
Je n'ai guère compris d'abord de quoi il s'agissait, car les confessions chez
nous ne pouvaient guère concerner notre bon Seigneur l'Evêque d'Angers; j'ai
donc pensé que, jusqu'ici, M. Gauffriau n'avait pas eu à Angers de pouvoirs
pour la confession et que c'était là l'objet de votre demande. Dans cette
supposition, je réponds à Mgr que M. Gauffriau fera, à l'occasion,
bon usage de ses pouvoirs de confesser et que je verrai avec plaisir qu'ils lui
soient accordés. Je ne vois guère toutefois quelles occasions il aura de s'en
servir puisque, sous ce rapport, le patronage et la maîtrise
sont déjà pourvus. Quant à la confession de vos trois frères, ils ont un p.
Jésuite et si, par circonstance, ils ont besoin dans la semaine d'une
réconciliation, il me semble fort simple qu'ils recourent alors à
vous; s'il s'agissait d'une confession proprement dite, la maison des rr.pp. n'est
pas si loin; je ne verrais guère d'avantage à ce qu'ayant votre direction,
celle du Père Jésuite, ils en prissent encore une troisième près de M.
Gauffriau; la lettre de Mgr m'a semblé écrite sous cette impression.
Pour ce qui vous regarde personnellement, cher ami, je regrette d'avoir omis,
tout à fait involontairement, de vous dire que je trouverai très bien que vous
consultiez quelquefois le r. p. qui vous inspire confiance, afin de suppléer à
la trop grande brièveté des avis de votre confesseur ordinaire.
Ce que vous faites pour la femme Guillot est une bonne œuvre; c'est une femme
faible que le malheur a abattue et que de mauvais enfants, un du moins,
tourmente cruellement. Si toutefois elle vous devenait à charge, rien ne vous
oblige à la garder; seulement, en évitant un ennui, vous tomberez dans un
autre. Béatrix, votre première servante, serait disposée à vous revenir,
moyennant une augmentation de 5f
par mois; mais gagneriez-vous au change et auriez-vous une garantie de plus
grande constance?
Je prie Dieu de rendre bien fructueux vos exercices du mois de Marie. Mettez
aux pieds de cette bonne Mère toutes vos petites difficultés et demandez-lui de
faire tourner toute épreuve au bien de vos âmes et à la sanctification de tous
ceux dont vous avez la charge spirituelle.
Adieu, bien cher ami, tous ici vous aiment avec moi; Mgr d'Angers me
dit une fois de plus que tout va bien à la maîtrise
et au patronage; il veut seulement que je vous recommande de ménager votre
santé.
Votre affectionné ami et Père en N.S.
Le Prevost
|