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Jean-Léon Le Prevost
Lettres

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  • Lettres 1101 - 1200 (1867)
    • 1120  à M. de Varax
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1120  à M. de Varax

Réflexions de MLP. sur l'absence. Détails sur la visite de l'évêque d'Autun à Vaugirard. Exhortation à la confiance.

 

Vaugirard, 31 août 1866

            Bien cher ami et fils en N.S.,

            Vous voilà retrouvé, vous voilà revenu en France, à Lyon, à Montcoy, autant de pas qui vous rapprochent de nous; c'est singulier qu'on souffre moins de l'absence de ses amis quand ils sont moins loin de nous; c'est toujours l'absence, l'imagination franchit, il paraît, plus facilement l'espace ainsi amoindri; elle vole pourtant bien vite!

            Je réponds à vos deux lettres à la fois, la seconde dévorant un peu la première.

            Mgr d'Autun a eu l'extrême bonté et condescendance de venir hier ici, mais j'étais à Chaville et la maison était déserte; c'était grande promenade; M. Georges [de Lauriston] était seul à la maison et a eu pour lui seul l'honneur de sa visite; M. Georges est sorti depuis le matin, au moment où je vous écris, et je ne puis rien savoir de cette visite; elle a eu lieu vers 3 ou 4h.; M. Georges a dit à M. Myionnet que ce bon Seigneur s'était montré fort aimable, c'est tout; votre curiosité va être bien mal satisfaite; j'ai été vers chacun tour à tour pour en savoir davantage: impossible, le portier lui-même ne peut rien me dire.

            M. Georges a eu la bonne pensée de m'envoyer prévenir à Chaville; bien que je fusse déjà venu à Paris et à Vaugirard le matin et que je fusse rentré à Chaville assez fatigué, je suis reparti vers 5h. et je me suis rendu rue de Sèvres, chez les Lazaristes, où était descendu Mgr; mais course inutile, le bon Seigneur était parti dîner chez Mgr Buquet; sa voiture s'éloignait quand j'arrivais. J'ai écrit au parloir quelques mots d'hommage, de regret et de reconnaissance; ainsi a fini l'épisode.

            Si je n'eusse été abattu par la fatigue, l'idée me serait venue, sans doute, d'aller chez Mgr Buquet attendre la fin du dîner, après avoir moi-même refait un peu mes forces à Nazareth, mais cette lumière ne m'est venue que le soir, quand j'étais rentré à Chaville. Néanmoins, je suis revenu content, Mgr aura vu mon empressement, puisqu'il me savait à la campagne; puis, j'avais prié le Père St Vincent de Paul, à sa chapelle, de tout faire pour le mieux; enfin, Mgr était si bien chez Mgr Buquet, le meilleur et le plus vénérable de nos amis! Je crois donc que tout a été divinement réglé par la bonne Providence. Quelle longue histoire! heureusement, c'est à vous qu'elle est contée!

            Je vais attendre, pour écrire à M. Chaverot, l'arrivée de la procuration pour la signature dont vous m'annoncez l'envoi. M. Victor [Trousseau] sort d'ici à l'instant, après nous avoir fait ses adieux; il va coucher à Nazareth pour partir plus commodément demain matin. Il reviendra dans 8 jours, si M. Laroche n'est pas en mesure de le recevoir aux Baraques; il était déjà plus fort et mieux reposé, mais pas encore vraiment remis sur pied.

            Ayez bonne confiance pour vous, cher ami, les eaux éprouvent inévitablement; quand, l'an dernier, je suis arrivé d'Allevard, j'étais extrêmement faible; 10 jours passés en Normandie m'ont rendu fort, Montcoy va faire de même pour vous. Je crois que vous y serez peut-être, non peut-être, mais très certainement mieux soigné, mieux intéressé que chez nous; je ne vous invite donc pas à revenir avant votre ordination, à moins que vous n'en ayez une inspiration prononcée et que vous y voyiez un moyen utile pour votre santé. Du reste, la saison est si constamment mauvaise qu'il n'est guère de lieu où l'on puisse avec assurance compter qu'on deviendra fort; les orages, les pluies continuelles sont peu propres à fortifier et à rasseoir une santé ébranlée. Deus providebit ! Ayons confiance, Il sera à Arras, Il est là où vous êtes; oh! qu'Il soit surtout dans votre cœur.

            On sonne la lecture spirituelle, il y a pourtant encore dans vos lettres bien des choses qui voudraient réponse; des sympathies à exprimer, comme je les ai senties, pour tout ce qui vous entoure et tout ce qui vous arrive; vous devinez tout cela: intelligenti pauca. Si j'ai oublié quelque point essentiel, vous allez m'écrire, vous me le direz; adieu, mille respects profonds à votre chère famille, si elle veut bien les recevoir.

            Votre affectionné ami et Père en N.S.

                                                                                             Le Prevost

 

 




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