1131  à M. Chaverot

Prudence dans le choix des candidats à la vie religieuse. Prendre soin des santés.

Vaugirard, 28 septembre 1866

            Bien cher ami et fils en N.S.,

            Nous ne pouvons accepter le jeune Sauvage qu'autant que M. Laroche, et aussi vous et M. Trousseau, aurez remarqué en lui quelques indices d'une vocation religieuse avec quelque attrait un peu marqué pour nos œuvres et pour nous-mêmes. Ces dispositions sont bien établies dans le petit Noviciat de Chaville. M. Faÿ craint beaucoup qu'elles ne s'affaiblissent si des sujets moins bien inspirés s'y agrégeaient. Il serait aussi nécessaire que la pension de 300f au moins fût assurée, la chose ne m'a pas paru bien démontrée pour Escouté. Il me semble qu'il y aurait avantage à attendre, pour décider cette petite affaire, la présence de M. Lantiez qui ramènerait avec lui l'enfant, s'il y avait lieu, et si vous ne l'aviez pas déjà emmené vous-même.

            Demain matin, clôture de la retraite qui a bien marché tous les jours; nous prions pour vous tous.

            Rappelez à M. Trousseau que M. de Varax, très disposé à négliger les soins qui lui sont nécessaires, a besoin d'une nourriture solide, viande rôtie et bouillon; un peu de vin passable, il en a à Paris chez M^me sa mère, qu'il nous donne les moyens de le lui envoyer; le vôtre, à Arras, doit être trop fort pour lui.

            Je vais bientôt vous revoir. J'étouffe le regret humain que j'ai de vous avoir tant fatigué ces vacances, puisque c'est un commencement de vos travaux de charité et de votre apostolat.

            Je vous embrasse tous en N.S., et en Marie, notre Mère.

            Votre ami et Père

                                                                                             Le Prevost