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Jean-Léon Le Prevost
Lettres

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  • Lettres 1101 - 1200 (1867)
    • 1142  à M. Caille
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1142  à M. Caille

Rappel à une correspondance régulière. Veiller à ce que les frères aient une direction spirituelle suivie. Ne pas se surcharger d'œuvres nouvelles. Démarches pour l'ordination de M. de Varax. Pourquoi il ne vient plus de vocations d'Amiens.

 

Vaugirard, 25 octobre 1866

            Mon bien bon ami et fils en N.S.,

            Vous m'aviez promis de nous donner, ou par vous ou par un de vos frères, un peu plus souvent de vos nouvelles, mais vos occupations si multipliées vous empêchent sans doute de suivre à cet égard vos bonnes intentions. Je vous écris donc moi-même pour vous les rappeler, espérant que vous trouverez quelque moment pour nous faire réponse.

            Je désirerais savoir si, comme vous en aviez presque l'assurance, vous avez pu trouver un prêtre qui donne un peu de direction spirituelle à vos frères. Ce point est des plus essentiels; Dieu vous soutient, pour vous, directement, mais tous ne sont pas dans la même voie et vos frères ne sauraient bien marcher sans quelques conseils, directions et exhortations.

            Les changements d'emplois et de lieux ont toujours été une épreuve pénible pour M. Emile [Beauvais], parce qu'il s'accoutume difficilement à de nouvelles habitudes et à de nouveaux visages; je serais satisfait que vous nous écrivissiez pour nous dire s'il prend bien sa position, s'il semble s'y plaire et s'il est bien avec tous ceux qui l'entourent.

            Nos frères composant le Conseil craignaient un peu que la présence de M. Emile, et peut-être son propre désir, ne vous portât à hâter l'ouverture de la maison de St-Jacques. Nous pensons tous ici qu'il serait regrettable qu'on précipitât le commencement de cette nouvelle fondation; nous sommes si chargés déjà, nous faisons si imparfaitement les Œuvres dont nous sommes chargés; vous êtes vous-même déjà partagé entre tant de préoccupations qu'il semblerait plus sage de temporiser et d'attendre des circonstances moins difficiles; tel est notre sentiment à tous; je vous engage donc, mon bon ami, à ne rien avancer sans nous avoir consultés, afin de ne pas tenter la Providence, et aussi pour que votre marche reste réglée avec la nôtre.

            On a fait plusieurs copies du procès-verbal de notre petite assemblée de Chaville après la retraite; on vous en fera parvenir une. Si M. de Varax est ordonné dans les premiers jours de novembre, comme nous l'avons espéré, l'un de nous se rendant à Arras, et passant par Amiens, pourra la porter chez vous.

            A propos de cette ordination de M. de Varax, voici une difficulté qu'on peut prévoir:

            Mgr d'Arras a reçu de Rome une permission de faire une ordination de plusieurs prêtres (extra tempora), c'est-à-dire par anticipation sur l'époque ordinaire qui est, vous le savez, le samedi avant Noël; le Vicaire Général de Mgr avait averti M. de Varax qu'on comptait l'y comprendre, parce que l'absence d'un prêtre est pour eux un sujet continuel d'embarras et de difficultés. Mais Mgr, à son arrivée, s'est assuré que la permission venue de Rome était applicable exclusivement aux prêtres de son diocèse. On a demandé, en dernier lieu, à Rome une permission spéciale pour M. de Varax, mais un peu tard et, si elle arrive, il se peut que l'ordination d'Arras, fixée au 4 novembre, soit déjà faite, et Mgr l'Evêque doit partir immédiatement après pour une tournée épiscopale. Un autre Evêque pouvant le remplacer, présumez-vous que Mgr Boudinet, sur la demande d'Arras et sur notre propre requête, consentirait à ordonner M. de Varax à Amiens, dans sa chapelle ou en tout autre lieu qui lui conviendrait? Je vous fais cette question à vous tout seul, car, les choses étant absolument incertaines encore, il serait tout à fait imprudent d'ébruiter, si peu que ce fût, cette pensée qui plus probablement n'aura pas de suite. C'est donc un avis, un sentiment purement personnel que vous pourriez me donner.

            Je ne vois rien de nouveau ici, tout et tous marchent selon l'ordinaire. Nous nous sommes peu recrutés depuis un an ou deux, nous nous sommes soutenus seulement, réparant nos pertes, mais sans augmentation sensible. Depuis longtemps, nous n'avons plus reçu de nouveaux frères d'Amiens, en particulier; je l'attribue au ralentissement de nos rapports et de nos correspondances; la Communauté est aussi bien effacée à Amiens, parce que vous seul êtes connu et posé; l'absence d'un prêtre se fait aussi sentir et nuit à l'influence que la famille pourrait avoir au point de vue intime où on peut connaître et soutenir les vocations. Dieu réveillera tous ces moyens quand Il le trouvera bien dans sa sagesse.

            Adieu, mon bien cher ami et fils en N.S., croyez à mes plus tendres sentiments pour vous et pour votre entourage dans les Cœurs sacrés de J. et de M.

            Votre tout affectionné ami et Père

                                                                                             Le Prevost

 

            P. S. Je viens de recevoir de M. Emile une petite lettre satisfaisante; il s'accoutume à Amiens et y fera sa position pour le bien; il peut faire beaucoup, mais on doit le suivre pour qu'il ne prenne pas trop sur lui sans consulter ceux qui ont la responsabilité des Œuvres.

 

 




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