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Jean-Léon Le Prevost Lettres IntraText CT - Lecture du Texte |
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1143 à M. de VaraxDémarches pour l'ordination. Soins de santé. Lecture de journaux: veiller à ne pas y perdre du temps. Renouveler souvent le don de soi à Dieu.
Mon bien cher ami et fils en N.S., Je pense bien que vous n'avez reçu encore aucun signe de Rome ni d'Autun concernant l'excorporation, puisque je ne reçois de vous à ce sujet nulle communication. Cette attente nous est une occasion de remettre toutes choses, une fois de plus, entre les mains de Dieu; il faut ajouter aussi qu'après tout, la décision perd de son importance à mesure que les distances diminuent jusqu'à l'ordination du 22 décembre, car, tout à l'heure, ce ne sera plus guère qu'une vingtaine de jours à gagner par l'extra tempora sollicité. C'est ce qui rend douteuse la chance de l'obtenir; Mgr d'Arras a pu motiver la demande qu'il a faite en ce sens par les besoins de son diocèse et la nécessité, pour lui, de commencer avant les grands froids ses tournées épiscopales; mais, pour nous, il s'agit de la convenance d'un particulier et d'une œuvre peu considérable; nous nous tiendrons dans notre petitesse si nous sommes refusés, pensant que c'est à juste titre, et si, par hasard, on nous a écoutés, nous serons émerveillés et confus de tant de condescendance. Pour votre ordination, si elle devait se faire plus tard que le 4 novembre, je crois qu'on pourrait s'adresser à Mgr d'Amiens, très bienveillant pour nous, et que, si on envoyait d'Arras un avis favorable (sinon une demande formelle), Mgr d'Amiens ne refuserait pas de vous ordonner dans sa chapelle. C'est ici une simple conjecture de ma part, à laquelle il ne faudrait point donner à Arras une couleur autre, tant qu'aucune démarche n'aurait été faite auprès de Mgr [Boudinet] d'Amiens, lequel n'a été nullement pressenti. Si vous receviez au dernier moment une autorisation suffisante pour votre ordination, vous pourriez, ce me semble, nous en aviser par le télégraphe, afin que l'un de nous pût se rendre à temps pour assister à cette consécration si intéressante pour vous et pour nous. Quant à la retraite, suivez-la comme vous le conseillera M. Roussel, qu'on dit être un homme tout judicieux et particulièrement bienveillant pour vous. Vos obligations à la maison vous serviront aussi de règle. Vous ne m'avez pas répondu sur ces points: ne vous fatiguez pas trop, votre santé s'affermit-elle? avez-vous un régime tel que votre nature nerveuse et fatiguée le demande, vous reste-t-il un temps suffisant pour l'étude? Je désire bien être édifié sur tous ces articles. Combien avez-vous d'élèves au pensionnat? les classes se font-elles passablement? les professeurs ont-ils à cœur leur emploi et les élèves semblent-ils s'attacher à leurs maîtres? Que de questions! Vous ne répondrez pas à toutes à la fois, si c'est trop de détails ensemble; enfin, votre pauvreté n'est-elle pas excessive? Un journal, paraissant deux ou trois fois par semaine et que vous parcourriez seulement, ne serait pas hors de propos pour vous, mais bien difficilement vous empêcherez ceux qui vous entourent de perdre à cette lecture beaucoup de temps; ils ont déjà, sans doute, quelques petites feuilles pour le patronage, la Revue de la Presse ou autre, c'est bien assez; je vous conseille donc de n'avoir de journal politique qu'autant que vous serez sûr d'empêcher les frères et les professeurs de les avoir entre les mains; c'est, je le répète, chose infiniment difficile et qui supposera de votre part une volonté très arrêtée pour en faire la défense et pour empêcher qu'elle ne soit enfreinte. A Vaugirard, j'y tiens fermement et, dans la pratique, tout le monde reconnaît qu'il est sage d'agir ainsi; cette expérience de longues années n'est pas à oublier, elle n'a jamais eu que des avantages et nul inconvénient. Nous n'avons à Vaugirard qu'un seul Bouvier, encore est-il incomplet. Nos MM. m'assurent que le volume des diaconales se vend séparément et que vous trouveriez certainement à Arras, soit au Séminaire, soit chez le libraire, le moyen facile de vous le procurer; si vous n'y réussissez point, nous l'achèterons ici et nous l'enverrons par le meilleur procédé que nous pourrons trouver. Voilà toute une lettre d'affaires où le bon Dieu n'est guère apparent; Il y est pourtant, puisque tout est ici pour son service, et j'espère qu'il en est ainsi des moindres parcelles de notre vie; n'avons-nous pas tout donné? Oui, mais on peut reprendre, et ici la chose est malheureusement facile; les hommes, une fois en possession d'une chose donnée, la tiennent et ne se laissent désemparer; Dieu ne résiste pas d'ordinaire, parce qu'Il ne veut que ce que le cœur donne, non à un moment seulement, mais à tous les instants; redonnons-nous donc toujours, et, s'il se peut, toujours plus pleinement et plus généreusement. C'est aussi de cette sorte qu'il faut nous donner à nos frères; c'est pourquoi je vous renouvelle, pour vous et pour les vôtres, bien cher ami, mes tendres affections en J. et M. Le Prevost
M. Chaverot va bien; il m'a écrit ces jours-ci une petite lettre, bonne, cordiale, comme toujours; les autres sont aussi en bon état; M. Camus, un peu souffrant, pas assez ferme ni assez net dans ses rapports avec nous, bien intentionné toutefois, mais sui generis.
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