Gratitude et piété filiale, exprimées au nom de toute la Communauté.
Vaugirard, 3
janvier 1867
Monseigneur,
Bien que nous ayons maintenant près de vous comme des représentants accrédités
qui peuvent se faire les interprètes de nos sentiments pour vous, nous avons
encore le besoin de vous dire une fois de plus tout le profond respect, tout
l'inviolable attachement, toute la vive reconnaissance dont nos cœurs sont
pénétrés pour votre Grandeur. Veuillez en agréer l'hommage, Monseigneur, et
recevoir nos vœux pour que le Seigneur daigne bénir de plus en plus les œuvres
de votre Episcopat, déjà si riche en bienfaits; chacun dit aujourd'hui: il
passe en faisant le bien, comme on l'a dit autrefois de notre divin Maître et
modèle lui-même; puisse le diocèse d'Angers apprécier dignement le don que le
Seigneur lui a fait en lui accordant un pasteur selon son cœur, et correspondre
par son amour à une si grande faveur.
Pour nous, Monseigneur, j'ose dire que nous sentons tout ce que nous devons à
Dieu pour nous avoir accordé en votre personne un Père, un guide, un ange de
bon conseil dont les directions nous ont conduits et les doux encouragements
nous ont soutenus. Nous devons à ce secours d'avoir pu nous asseoir dans le service
du bon Maître, malgré notre inexpérience, comme nous devons à vos prières de
n'avoir pas été rejetés malgré notre indignité. Nous demandons humblement la
continuation de ce précieux appui qui nous reste toujours nécessaire et auquel
nous correspondrons par notre docilité et notre déférence filiale.
Nous vous rendons grâces tout particulièrement, Monseigneur, de la protection
si pleine de condescendance et de bonté que vous daignez accorder à notre
petite famille d'Angers; nous la regardons, parmi nous, comme la plus
privilégiée, puisqu'elle a le bonheur de vous voir souvent, de recevoir
directement vos avis, et de demander aussi votre paternelle bénédiction.
Tous ici, Monseigneur, nous nous inclinons par la pensée pour en recevoir aussi
les puissantes influences, et nous osons aussi vous demander quelques souvenirs
dans vos saints sacrifices.
Nous avons lu avec grande édification et nous nous sommes passé les uns aux
autres votre dernier mandement; nous avons reconnu avec joie que nous étions
bien vos enfants, puisque les sentiments si chaleureusement exprimés par le
vénéré Père faisaient battre unanimement le cœur de ses dévoués fils.
Je suis, avec une profonde et une tendre vénération,
Monseigneur
De Votre Grandeur
Le très humble et très soumis enfant
Le Prevost, ptre.
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