MLP. doit retirer le frère Charrin de l'œuvre de St-Anne, sans pouvoir le
remplacer.
Vaugirard, 4
janvier 1867
Mon bon ami,
Nos affaires du patronage Ste-Anne vous causent sans doute quelque
embarras, ne fût-ce que par la crainte charitable de nous désobliger en
rejetant notre concours à cette bonne œuvre. Mais voilà que la Providence y met
elle-même la main. La santé de M. Charrin, que je savais un peu faible, se
montre définitivement insuffisante pour un travail et des excursions pénibles;
une bronchite, qui devient chronique, menace d'atteindre très gravement sa
poitrine et exige des ménagements que le médecin déclare formellement
incompatibles avec son emploi présent. Il est donc contraint de se retirer. Je
doute bien que, dans l'état des choses, vous désiriez qu'un des nôtres le
remplace; on a déclaré à bien des reprises à M. Charrin que sa retraite était
désirée et qu'elle était le meilleur parti qu'on pût souhaiter. Mais, quoiqu'il
en fût, nous n'aurions présentement, dans la vérité du mot, aucun sujet qui pût
le remplacer. Nos Confrères sont animés d'un zèle bien louable et qui peut,
quant à présent, parer à tout, j'en suis persuadé. Si vous jugez que le
ministère de M. Planchat vous soit encore utile, je crois qu'il le continuera
volontiers jusqu'à ce que vous trouviez qu'un autre arrangement vous serait
plus convenable.
Si plus tard nos Confrères, moins libres de leurs moments, éprouvaient quelque
difficulté pour subvenir à quelque temps de vacances ou autres, soyez sûr
qu'autant que nous en aurions les moyens, vous trouverez toujours prête notre
bonne volonté pour leur rendre service.
Pardonnez-moi mon écriture si mal formée, j'ai les doigts glacés.
Croyez bien, mon bon ami, à tous mes sentiments de constante amitié en N.S.
Le Prevost
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