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Jean-Léon Le Prevost
Lettres

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  • Lettres 1101 - 1200 (1867)
    • 1167  à M. de Varax
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1167  à M. de Varax

Sympathie pour des amis et parents malades. MLP. estime ne plus pouvoir accepter en province d'œuvres qui ne trouveraient pas leurs ressources sur place. Le frère Charrin quitte l'œuvre de Ste-Anne pour raison de santé.

 

Vaugirard, 22 janvier 1867

            Mon bien cher ami et fils en N.S.,

            Nous prenons une vive part au grave accident arrivé à l'excellent M. Chazaud et nous prions pour lui, comme il le mérite si bien pour tant de bonnes œuvres qu'il a faites ou encouragées. On peut espérer que ce premier accident ne sera pas sans remède; rarement une première attaque a une pareille gravité; demandons à Dieu qu'Il fasse pour son serviteur ce qui sera le mieux, selon sa sagesse et sa miséricorde. Les financiers chrétiens et hommes de bonnes œuvres sont rares!

            Pour votre cher frère, il m'est impossible de me figurer ce bon jeune homme, plein de vie il y a si peu de temps encore, tombé tout à coup en état vraiment inquiétant; j'entre toutefois de toute mon âme dans vos inquiétudes, dans les sollicitudes de votre bonne mère, dans les tristesses de ce vénérable grand-père; tous ces intérêts sont pour moi des intérêts de famille, puisque, par vous, nous avons une sorte de lien avec tous les vôtres, en Dieu avant tout et par une profonde sympathie ensuite. Ne doutez donc pas, mon bon ami, que tous, chez nous, ne soient vivement préoccupés de la souffrance de votre cher frère et n'y pensent souvent aux pieds du Seigneur. J'aurai, en particulier, un mémento spécial pour lui au St Sacrifice chaque jour.

            Vous aurez compris, cher ami, à travers mes observations sur ce qui touche aux finances de votre œuvre, qu'il ne pouvait entrer dans mes vues de vous laisser définitivement sans aide, si vos embarras devenaient sérieux; mais je voulais porter votre attention sur cette pensée, que vous acceptez assurément comme nous, savoir: que nous ne saurions nous décider à faire en Province, ni ailleurs, à l'avenir, des œuvres qui ne pourraient trouver leur subsistance en elles-mêmes et dans les localités qui en ont les fruits; secondement, qu'avant de recourir aux ressources si restreintes, si insuffisantes de la Communauté, nous devions épuiser toutes les facultés que le sol propre pouvait produire. J'avais pensé, en particulier, que vous pourriez voir M. Roussel, le priant de conférer avec M. Chazaud sur cet objet. En mettant le pensionnat de côté, puisque ces MM. ne semblent pas vouloir s'en occuper, il semble incontestable que le patronage ne se peut bien faire sans trois personnes: le Supérieur ou aumônier ecclésiastique, le directeur laïc et un aide pour les travaux secondaires. Il serait donc de toute justice que des ressources fussent fournies par l'œuvre ou par ses protecteurs pour l'entretien de ces trois personnes. S'il en était ainsi, les produits du pensionnat et les quelques fonds provenant de vous et de la petite pension de M. Adolphe Lainé couvriraient certainement les autres dépenses de la communauté.

            Je regrette bien que vous ayez été obligé de recourir à votre bonne mère; elle peut se demander ce que vous faites de votre revenu et ne doit pas bien comprendre cette obligation de chaque maison de se suffire à elle-même. Je pense comme vous qu'il serait mieux de ne pas importuner, avant le temps, Mgr de nos demandes.

            M. Charrin cessera, comme vous l'avez compris, d'aller à Charonne et M. Derny y reprendra son emploi. Ce n'est pas par suite de difficultés avec la Société de St-Vincent de Paul, ni parce que M. Charrin ne réussissait pas à Ste-Anne; il y est fort aimé des jeunes gens et tenait bien la place, quelque lourde qu'elle soit, quant à la capacité et suffisance morale; mais, physiquement, les allées et venues multipliées à si grande distance, les couchers tardifs, la direction et discipline de près de 400 apprentis et ouvriers les dimanches et fêtes, enfin les visites et placements en semaine avec les écritures, etc. formaient, en ensemble, un tel fardeau que sa santé n'y pouvait plus suffire; il reste enrhumé presque constamment et nous avons songer à lui donner un poste moins rude. M. Decaux a compris cette nécessité, et M. Derny a fait sa première réapparition à Ste-Anne dimanche. M. Charrin devra encore l'y accompagner pour les élections des dignitaires à la fin de ce mois. Il doit retourner voir M. Jousset qui a trouvé l'ensemble de sa constitution excellent, mais qui a ajourné à quelques jours pour un avis définitif sur les emplois qui peuvent lui être donnés.

     Adieu, bien cher ami, mille affections à vous et à vos frères de tous ici et aux alentours; chacun se soutient, M. Philibert, très languissant présentement, fait exception. M. Streicher, à force de persévérance dans ses instances, obtient sa rentrée près de M. Maignen, à l'œuvre des Jeunes Ouvriers.

            J'ai oublié de vous dire que M. Lantiez avait remis à son frère, à son retour d'Arras, vos feuilles de chemin de fer; nous allons lui en demander le nombre et les chiffres que nous n'avons pas notés.

            Votre ami et Père en N.S.

                                                                                             Le Prevost

           

 




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