Grand embarras pour assurer aux Œuvres un personnel
suffisant d'aumôniers.
Vaugirard, 13
mars 1867
Mon bien cher ami et fils en N.S.,
M. Baltenweck se trouvant définitivement trop âgé pour renoncer à mille
habitudes contractées par lui en son pays et en son poste de Curé de campagne,
s'est déterminé à chercher une autre position, et l'Archevêché lui a donné un
poste où il peut rendre quelques services à des familles allemandes.
Il résulte pour nous de sa retraite des difficultés, au moins temporaires, que
toutes les combinaisons essayées, examinées jusqu'ici par le Conseil ne peuvent
surmonter. Messieurs de St-Sulpice consentent à ce que M. Chaverot soit ordonné
aux vacances en septembre; peut-être, avec un extra tempora, pourra-t-il
l'être même un ou deux mois plus tôt; l'embarras se réduirait donc à cette
limite de quatre ou cinq mois au plus. Mais, même ainsi, nous ne trouvons rien
pour y subvenir; M. Braun, qui était au Cercle des Jeunes Ouvriers, a dû
retourner à Grenelle pour soutenir l'œuvre des allemands; il laisse un vide
derrière lui et, pour le combler, nous serions obligés d'en préparer un autre,
lequel, à son tour, opère un nouvel embarras; nous ne voyons comment sortir de
ce labyrinthe. Serait-il impossible (sans notable préjudice ni pour vous, ni
pour les œuvres) que Messieurs du Chapitre fissent momentanément, et dans la
limite stricte que j'ai indiquée, remplacer M. l'abbé Gauffriau? Cet
arrangement nous mettrait hors de peine et, les quelques mois écoulés, M. Jean
reviendrait fidèlement à son poste. Cette variété temporaire dans ses
occupations lui serait avantageuse à lui-même et le remettrait pour quelques
instants sous l'influence du centre de la Congrégation. Si
vous voyez quelque peu jour à réaliser sans trop d'inconvénients cette absence,
je vous prie d'en parler à ces MM. du Chapitre que cela regarde, et de n'en
parler qu'ensuite à Mgr, puisqu'il serait, ce me semble, inutile de
l'en entretenir dans le cas d'une véritable impossibilité. Je remets la chose à
votre examen et à votre discrète entremise. Créer chez vous un embarras sérieux
pour remédier au nôtre serait chose mal calculée.
M. de Varax a traversé, ces jours derniers, Paris allant à Lyon près de son
frère, atteint, paraît-il, d'une phtisie mortelle qui est à son dernier terme;
il reviendra à la fin de cette semaine.
M. Philibert s'en va aussi de jour en jour et laisse craindre une fin
prochaine.
Vous avez reçu l'avis de la mort de la mère de notre f. M. Faÿ.
Vous prierez, bien cher ami, avec nos frères, à toutes ces intentions; nous
sommes aussi en instance près de St Joseph, afin d'obtenir pour
notre famille quelques ouvriers nouveaux qui travaillent avec nous à la vigne
du Seigneur; soyez des nôtres aussi dans cette supplication.
Mille affections tendres à tous et à vous de tous ici, et en particulier de
Votre ami et Père tout dévoué
Le Prevost
Je pense que le mauvais temps aura fait suspendre vos travaux de chapelle.
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