1234  à M. Girard

Regret de ne pas l'avoir rencontré. Emploi du temps de MLP. et horaire de ses déplacements. Conseils sur la vocation: "ne pas devancer les desseins de la Providence".

Vaugirard, 30 août 1867

     Mon cher ami et fils en N.S.,

            Vous êtes venu hier à Vaugirard quelque peu avant mon arrivée de Chaville; j'ai regretté de ne pas vous avoir vu, car nous n'avons que de rares occasions de nous rencontrer; j'espère que quelque prochaine visite de votre part m'en dédommagera; j'ai grand désir de savoir où vous en êtes de vos affaires.

            De peur que de nouveau vous ne veniez inutilement, je vais vous dire comment je vais me comporter durant quelques semaines. A cause des vacances de nos séminaristes et des allées et venues de plusieurs de nos frères de province, je demeure à Chaville depuis le samedi dans l'après-midi (1h.^1/2) jusqu'au jeudi, où je suis de retour à Vaugirard un peu avant 6h. du soir.

            Je sors bien peu, soit à Chaville, soit à Vaugirard, marchant difficilement, et si, par impossible, je suis dehors, ce n'est ni loin ni pour longtemps. Avec ces indications précises, il y aura grand malheur si nous ne nous rencontrons pas.

            Je prie Dieu, bien cher ami, de vous assister dans les dispositions que vous avez à prendre pour votre avenir. Il ne faut pas devancer les desseins de la Providence, mais il ne faut pas non plus résister quand elle nous attire ni se défier de son secours divin; dans le surnaturel, on doit, sans écarter la raison, se souvenir toutefois qu'elle est prédominée par une puissance supérieure à laquelle il faut obéir avec une filiale confiance. Le bon Maître vous dira tout cela au fond du cœur et mettra en vous sa force et sa lumière. Soyez bien sûr que je l'invoque constamment avec vous et croyez à tous mes sentiments accoutumés de bien affectueux dévouement.

            Votre ami et Père en J. et M.

                                                                                                Le Prevost p^tre