1422  à M. de Varax

Réconfort dans l'épreuve. Esprit de foi.

Chaville, 19 juin 1869

            Mon bien cher ami et fils en N.S.,

            Je vous remercie de l'envoi des deux projets de lettre⁴²³; ils sont bien, je vais en faire usage.

            M. Ginet me demande une lettre de sa tante; je crois être bien assuré de l'avoir mise, soit dans la missive confiée à M. Fonlupt, soit dans une autre que je vous ai adressée directement.

            La Maison-Mère, écrasée par des charges de toutes sortes, ne peut fournir d'autres habits à M. Fonlupt; prenez, je vous prie, 50f sur les 100f dont on nous a fait l'envoi pour l'Œuvre des Clercs, et achetez-lui ce qui vous paraîtra le plus nécessaire.

            J'ai, comme vous, le bonne espérance que l'épreuve dont vous souffrez sera passagère et fera place à un état meilleur; le passé m'est un sûr garant qu'il en sortira un bien définitif qui nous donnera lieu d'admirer la sagesse et la bonté de Dieu; je n'ai pas souvenir qu'aucune grâce insigne nous soit venue sans qu'elle ait été précédée de quelques brisements et humiliations; tâchons de demeurer dans une attente patiente et courageuse; nous plaindre n'est pas défendu, mais en revenant toujours à cette conclusion: Qu'il soit fait, non comme je veux, mais comme vous voulez.

            Adieu, mon bien cher enfant; nos orphelins de Vaugirard font jeudi, 24, leur première communion; ils y seront préparés par M. Girodon; j'ai l'espérance que leur prière attirera sur nous une rosée venant du Ciel.

            Votre ami et Père en N.S.

                                                                                             Le Prevost