1487  à M. de Varax

Décès du père du frère Allard. Mouvement de personnel dès le retour du père Lantiez.

Vaugirard, 17 décembre 1869

            Mon bien cher ami et fils en N.S.,

            Notre jeune f. M. Allard, vient d'être appelé à Amiens par la perte douloureuse qu'il a faite de son bon père; vous partagerez tous avec nous son affliction. S'il vous est possible d'offrir à l'intention du défunt le S^t Sacrifice, je suis sûr que vous le ferez; notre cher f. et sa famille en seront touchés et la pauvre âme, si elle n'est déjà auprès de Dieu, en sera soulagée. Cet événement peut créer des difficultés à notre f. Allard; il en serait bien peiné, car il tient sérieusement à sa vocation, il n'y renoncerait pas sans un réel déchirement. Priez M. Caille, comme je vous prie vous-même, de conseiller prudemment ce pauvre enfant, en tâchant de le garder au service de Dieu, à moins que le Seigneur ne semble évidemment lui prescrire d'autres devoirs.

            Je l'autorise à coucher provisoirement près de sa famille; s'il peut faire autrement, les premiers et très douloureux moments passés, vous en jugerez avec lui. Je l'invite à vous voir très souvent, tous les jours s'il le peut.

            Adieu, mon bien cher ami et fils en N.S., priez pour nous, nos ff. sont ici accablés de charges présentement; nous ne vous oublions pas de notre côté.

            Votre tout affectionné ami et Père

                                                                                             Le Prevost

Le retour de M. Lantiez sera prochain. C'est toujours vers vous qu'il doit être dirigé; pensez devant Dieu à ce que nous pourrions faire après; nos ff. tiendraient à ce que M. d'Arbois, nommé au dernier Chapitre membre du Conseil, résidât ici; M. Lantiez lui-même m'écrit qu'il sera bien peu régulier que deux conseillers soient éloignés à la fois et insiste aussi pour que M. d'Arbois vienne. Peut-il quitter bientôt Angers? L'y remplaceriez-vous sans trop de répugnance? (Je sais bien que vous accepteriez le sacrifice, s'il y en avait); je ne sais que penser. M. d'Arbois arrive lundi pour régulariser les formalités de notre Société Civile, il repartira mercredi; s'il pensait qu'il fût à propos que nous examinions à fond la question ensemble, je vous le manderais par télégramme; sinon, (et quoi qu'il arrive), demeurez en paix; nous ne ferons que ce que le Seigneur semblera demander; cette vue, si elle nous est donnée, nous mettra tous en grande tranquillité.