Couverture | Index | Mots: Alphabétique - Fréquence - Inversions - Longueur - Statistiques | Aide | Bibliothèque IntraText
Jean-Léon Le Prevost
Lettres

IntraText CT - Lecture du Texte

  • Lettres 1501 - 1600 (1870)
    • 1533  à M. Tourniquet
Précédent - Suivant

Cliquer ici pour activer les liens aux concordances

1533  à M. Tourniquet

Difficultés de la situation à Rome. Répugnance pour une réintégration dans l'œuvre.

 

Vaugirard, 13 mai 1870

            Mon bien cher enfant en N.S.,

            M. Beluze, en arrivant de Rome, nous a rapporté que vous étiez très fatigué et fort souffrant d'une dysenterie qui dure depuis plusieurs mois. MM. Coquerel et Pappaz nous ont parlé dans le même sens, et tous ont conclu à la nécessité pour vous de prendre un repos un peu prolongé (deux mois au moins) pour vous remettre et pour éviter la saison des chaleurs à Rome. M. Keller, à qui j'en ai parlé, trouve la chose praticable; nous penserions donc à vous faire venir pour passer ce temps de vacances près de nous, persuadés qu'en famille vous reprendriez mieux vos forces et votre santé. La difficulté serait de vous remplacer durant cette absence. Nous pensions qu'une fois M. Streicher mis bien au courant, il pourrait faire avec M. Jouin, qu'on laisserait aux zouaves, quant à présent au moins, tout le service d'activité, et que M. Georges de Lauriston tiendrait la position pour répondre à toutes les demandes ou renseignements et traiter avec les chefs militaires ou autres. Si M. Keller, à qui je n'ai pu dire que quelques mots en hâte sur ces arrangements, les trouvait praticables, y verriez-vous, de votre côté, avantage et pas de notables inconvénients dans l'exécution? Répondez-moi bientôt, afin que j'examine définitivement si tout ce projet est réalisable.

            Pour M. Emile [Beauvais], il me propose de le laisser prendre avec lui M. Lucien Jacquart qui ne veut pas rester chez les frères belges; de cette sorte, dit M. Emile, on éviterait l'inconvénient de déplacer un frère de la Communauté et d'occasionner au Comité de nouveaux frais de voyage. Je vois à ce parti deux difficultés: nous ne pourrions reprendre de longtemps M. Jacquart comme membre de la Congrégation, son inconstance manifeste ne nous donnant pas de garantie pour l'avenir; il ne conviendrait pas, d'un autre côté, que nous recevions un sujet sortant de chez les ff. belges; ou ils pourraient nous accuser de leur enlever un sujet, s'ils tiennent à lui, ou nous semblerions nous accommoder de leurs rebuts, s'ils sont aises de le voir partir. Une seule supposition serait admissible: si M. Lucien sortait de lui-même de chez les ff., vous pourriez l'admettre comme employé à la Villa, le nourrissant et lui donnant un petit traitement pour son entretien. En ce cas, vous iriez, avant toute admission de ce genre, trouver le Supérieur Belge et vous lui diriez:

            "M. Jacquart, sorti de chez vous, nous demande un emploi à la Villa; n'avez-vous aucune plainte sérieuse à formuler contre lui?" Le Frère, ainsi bien renseigné sur les faits et sur la position prise par M. Lucien, ne pourrait raisonnablement nous accuser d'aucune façon. Cette marche serait tout à fait essentielle.

     M. Keller ne verrait aucun inconvénient à ce qu'un de nos prêtres eût le titre d'aumônier honoraire; il en parlera au Conseil du Comité lundi prochain, je vous dirai sans retard la décision. Si elle est affirmative, le Comité serait disposé à appuyer notre demande. Serait-ce près de Mgr Tizzani ou près de Mgr Bastide que nous devrions agir? Vous me le diriez. Il faudrait tâcher que la chose, si elle se fait, ne blessât personne; ce n'est peut-être pas sans difficulté. Dieu y pourvoirait, le cas échéant.

            Tâchez, cher enfant, de débrouiller vos comptes, afin que, si vous aviez à les transmettre temporairement à un autre, vous puissiez le faire avec un peu de clarté.

            J'ai demandé expressément à M. Keller que vous fussiez déchargé des pensions des militaires, il croyait que c'était déjà chose faite; je pense qu'on va en écrire à M. Descemet. La gestion du restaurant nous inquiète aussi, parce qu'il peut arriver, nous dit M. Coquerel, qu'on ait mensuellement des déficits notables sur cette entreprise. Regardez tout cela de bien près.

            Adieu, mon cher enfant, nous prions pour vous tous et nous demandons en particulier que votre santé se raffermisse.

            M. Streicher partira, je pense, dans le cours de la semaine où nous allons entrer; il fait toutes vos commissions arriérées.

            Votre tout affectionné ami et Père en N.S.

                                                                                                Le Prevost

 

 




Précédent - Suivant

Couverture | Index | Mots: Alphabétique - Fréquence - Inversions - Longueur - Statistiques | Aide | Bibliothèque IntraText

Best viewed with any browser at 800x600 or 768x1024 on Tablet PC
IntraText® (V89) - Some rights reserved by EuloTech SRL - 1996-2008. Content in this page is licensed under a Creative Commons License