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Jean-Léon Le Prevost
Lettres

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  • Lettres 1501 - 1600 (1870)
    • 1579  à M. d'Arbois
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1579  à M. d'Arbois

Avis pour l'œuvre d'Angers. Nouvelles de l'ambulance. Attente du siège de Paris.

 

Vaugirard, 31 août 1870

            Mon bien cher ami et fils en N.S.,

            M. Lainé [Adolphe] part aujourd'hui pour se rendre près de vous; je ne sais si c'est par lui ou par la poste que ce mot vous arrivera, sa résidence à Grenelle le tenant à distance et ses adieux m'ayant été faits hier au soir; il part en très bonnes dispositions.

            Je pense, comme vous, que les œuvres du patronage gagneront beaucoup à être séparées de la Maîtrise.

            Pour le patronage des manufactures, je ne saurais donner un avis, ne me rendant pas compte de la valeur de M. Perthuisot comme agent de patronage; il serait mieux, en tout cas, que celui, quel qu'il soit, qui aurait cet emploi ne fût pas seul; si M. Ginet devait rester à Angers, sa présence, sans être bien efficace comme action, le serait comme conseil et surveillance.

            Nous avons de bonnes nouvelles de nos ff. de l'ambulance; ils sont à Montmédy; ils sont dans l'exercice de leurs fonctions; ils auront beaucoup à faire si la grande bataille qu'on annonce a lieu.

            Nous prions pour votre famille; c'est une pénible position que d'être en pays ennemi dans sa propre patrie.

            Nous avons congédié nos enfants orphelins bien à regret; il nous en reste encore une quarantaine.

            On est un peu moins sous le coup du Siège de Paris présentement, mais l'incertitude sur ce point reste absolue; toute la banlieue est déserte, tout le monde est rentré dans la ville; nous occupons Chaville, dont le personnel est fort réduit, jusqu'au dernier signal de l'arrivée de l'ennemi.

            Nous sommes préparés pour des ambulances dans nos maisons, si le besoin le demande.

            Adieu, mon bien cher ami, priez bien avec nos ff. plusieurs fois par jour pour la France et pour les âmes que la guerre, ou afflige douloureusement, ou envoie au tribunal de Dieu.

            Votre tout affectionné ami et Père en N.S.

                                                                                             Le Prevost

 

            Affections à nos ff.

 

 




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