1621  à M. de Varax

Précautions pour un voyage à Paris. Les "écuries d'Augias" à Chaville.

Vaugirard, 25 mars 1871

Annonciation

     Mon bien cher ami et fils en N.S.,

            Une première lettre, que je vous ai adressée à Amiens, a répondu déjà en partie aux questions que vous me faites sous la date du 23 de ce mois; j'ajoute ce qui manque encore pour vous donner toute satisfaction. Je ne vois pas jusqu'ici de décision nette à la situation politique, les mesures de prudence ne sont donc pas à négliger; je vais faire porter à S^t-Charles les habits dont vous pourriez vous servir le cas échéant. Je vous écrirai mardi pour vous dire si les nuages se dissipent définitivement, afin que vous veniez sans crainte le lendemain, en supposant que votre santé soit meilleure.

            Je vais avertir M. Planchat qu'il ne doit pas compter sur votre concours. Point de lettre pour vous, ni d'Angers, ni de Versailles; seulement, le jeune soldat que vous visitiez à l'ambulance vous fait part de la mort de sa sœur, âgée de 17 ans.

            Adieu, mon bien cher ami, comptons beaucoup sur Dieu et sur le secours qu'obtiendront pour nous la S^te Vierge et S^t Joseph.

            Mille affections de tous pour vous et pour nos amis d'Amiens.

            Votre dévoué ami et Père en N.S.

                                                                                             Le Prevost

            Je suis à Chaville depuis trois jours, présidant, non à des réparations, mais à des nettoyages; les écuries d'Augias étaient belles comparées aux demeures que nous ont faites les Prussiens. Aujourd'hui samedi, je suis venu à Vaugirard; j'en partirai ce soir et, à moins d'autre disposition non prévue, je resterai la semaine qui va venir à Chaville.