1630  à M. Trousseau

Comment on allait d'Amiens à Chaville, sous la Commune.

Chaville, samedi 15 avril 1871

            Mon bien cher ami et fils en N.S.,

            La présence à Amiens de M. Streicher, qui peut très complètement remplacer dans son emploi M. Bouquet, me donne la pensée de vous demander pour quelques semaines ce dernier; il aiderait M. Audrin, qui est ici et y fait divers ouvrages de menuiserie que les dévastations des Prussiens ont rendus d'une impérieuse nécessité: portes, volets, etc. A son défaut, M. Alphonse [Vasseur] le remplacerait également.

            Il faudrait que M. Bouquet partît lundi matin à la station (6h. je crois) et qu'il s'arrêtât avant S^t-Denis, à la station la plus rapprochée de S^t-Germain, et qu'il se rendît à S^t-Germain à pied. Je suppose qu'il y serait arrivé vers 1h. environ. A partir de 1h., M. Garault, qu'il a vu à Amiens au mois de novembre, à son retour de l'ambulance, avec M. Lantiez, serait dans l'église ou devant l'église de S^t-Germain, et l'attendrait pour faire avec lui le reste de la route de S^t-Germain à Chaville; pour se faire mieux reconnaître de M. Bouquet qu'il connaît peu, il aurait une cravate rouge qu'il porte souvent ici et qui est assez voyante. Il ne faut pas qu'il ait de paquet, mais seulement de quoi changer durant les quelques semaines qu'il resterait ici. Si ces instructions peuvent être suivies, il arrivera à bon port.

            Je vous remercie de l'attention que vous avez de nous donner des nouvelles de nos ff. de Paris; nous n'en recevons pas d'autres.

            Votre dévoué ami et Père                                              Le Prevost

P. S. M. Frézet redemande une chemise et une paire de bas noirs n° 7, si M. Bouquet peut les apporter.