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Jean-Léon Le Prevost Lettres IntraText CT - Lecture du Texte |
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127 à M. MyionnetNouvelles de sa mère. MLP. réaffirme son désir de vie commune.
Duclair, 11 novembre 1845 Mon bien cher frère, La tendre affection que vous avez la charité de m'accorder vous fait désirer, j'en suis assuré, de recevoir quelques lignes qui vous associent à mon espérance ou à mon affliction. L'état où j'ai trouvé ma pauvre mère est bien grave et bien inquiétant; cependant la fièvre a été, depuis hier, un peu moins forte et la nuit a été plus calme; ses membres sont toujours dans un état de paralysie absolue et elle ne prend absolument rien que quelques cuillerées d'eau de groseille et quelques grains de raisin. A son âge un pareil régime ne saurait durer longtemps sans de graves accidents. Nous sommes donc en grande inquiétude et craignons beaucoup un funeste événement. Du reste notre chère malade a toute sa présence d'esprit, j'ai pu tout à l'heure lui faire une lecture pieuse qu'elle a écoutée et suivie avec beaucoup d'attention, cela me laisse encore quelque confiance qu'elle pourrait reprendre des forces et nous être encore conservée un peu de temps; que la très sainte volonté du Seigneur s'accomplisse, lui seul sait le secret de nos âmes et discerne quand elles sont mûres pour le Ciel. Ma journée se passe en soins de tous les instants et je n'ai et n'aurai sans doute durant mon séjour ici que peu de recueillement, priez donc pour moi, mon bien cher frère, vous qui faites avec moi cause tellement commune que nos cœurs et nos âmes sont solidaires; priez aussi pour ma bien-aimée mère, afin que tout événement quel qu'il soit, tourne à son avantage et soit un pas vers le Ciel. Je vous prie, mon bon frère, en écrivant à notre cher Seigneur d'Angers de m'excuser près de lui et de lui offrir mon respect, en l'assurant que je vous reste toujours attaché et bien décidé à m'unir à vous si Dieu daigne agréer mon sacrifice. J'écrirai à M. Maignen demain, je l'espère, assurez-le en attendant de ma tendre et chrétienne affection. Donnez aussi de mes nouvelles à ceux de nos amis qui sont près de vous et recommandez ma bonne mère à leurs prières. Adieu, mon bon frère, je me mets avec vous dans le coeur de notre divin Seigneur, afin d'adoucir le regret bien sincère et bien vrai que me cause votre éloignement. A vous en J. et M. Le Prevost
P.S. Je vous prie, mon cher frère, de retirer de la salle de la bibliothèque de la Sainte-Famille une sorte de petit portefeuille ouvert que vous connaissez. Il est près de la statue de la Sainte Vierge, derrière une lampe; il contient quelques papiers qui me sont personnels et que je crois à propos de ne laisser qu'entre vos mains.
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