134  à M. de Montrond

Prier pour sa mère à qui il doit "mille fois plus que la vie...la foi et l'amour de ce qui mène à Dieu."

Duclair, 7 décembre 1845

Mon bien cher ami et frère,

J'ai voulu, mais sans en trouver le moment, vous dire, depuis que je suis ici, la maladie et la fin imminente de ma pauvre mère, bonne, pieuse et sainte âme, à laquelle je dois mille fois plus que la vie...la foi et l'amour de ce qui mène à Dieu. Aujourd'hui je ne vous en parle que pour vous annoncer qu'elle a cessé d'exister et que, pour l'aimer encore, ses enfants doivent la suivre par le cœur et par la pensée dans un monde meilleur. J'oublie toute l'affliction qui brise, en ce moment, mon triste cœur pour ne me souvenir que d'une chose, procurer à ma bonne mère les prières de mes amis. Vous, bien cher ami, à ce titre plus que tout autre me devez les vôtres; accordez-les moi donc et obtenez-moi aussi celles de votre bien chère femme.

Tout à vous tendrement en N.S.

Le Prevost