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Jean-Léon Le Prevost Lettres IntraText CT - Lecture du Texte |
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286 à M. VinceM. Vince accueilli à Amiens; regret de s'en être séparé. Nécessité de l'oraison et du recueillement: porter "Dieu avec vous au fond du coeur". Règlement particulier et esprit intérieur; fixer régulièrement l'heure du lever et du coucher. L'esprit de charité est l'esprit de la famille de MLP.
Vaugirard, 11 février 1855 Bien cher enfant en N.S. Votre petite lettre nous a bien consolés, nous avions besoin de recevoir des nouvelles d'Amiens, quoique nous ne dussions pas raisonnablement en attendre si tôt. C'est vous dire, bien cher ami, qu'en acceptant le sacrifice de notre séparation, nous ne laissons pas d'en sentir la peine; le Seigneur n'en est point offensé; il nous demande seulement de faire passer par dessus ces impressions du cœur sa très sainte volonté, sa gloire, son service; nous y sommes très disposés, tout donc est dans l'ordre et dans l'esprit de notre divin Seigneur. Tous nos frères ont été heureux des détails que je leur ai rapportés d'Amiens208; le bon accueil qu'on vous a fait, les conditions si satisfaisantes de votre maison, les appuis bienveillants que tant de Confrères dévoués vous donnent, tout a paru à nos frères constituer un ensemble de circonstances tout providentiel et qui manifeste bien la protection que dieu daigne vous accorder. Ayez donc bonne confiance, très cher ami, abandonnez-vous à la conduite de cet adorable Maître et soyez assuré que si, dans les premiers temps, vous avez quelque difficulté à concilier avec vos travaux des exercices dont vous sentez le besoin, vous en trouverez un peu plus tard les moyens; ayez patience, mettez votre désir aux pieds du Seigneur, tendez doucement et persévéramment aux fins qui vous paraîtront désirables et vous y arriverez en temps opportun. Je pense avec vous que nous ne pourrions nous soutenir sans un peu d'oraison, de recueillement aux pieds du divin Maître, de nourriture spirituelle en un mot; mais il n'est pas mal que vous en soyez momentanément privé pour en mieux sentir le prix et vous montrer ensuite bien fidèle à en profiter quand ils vous seront rendus. N'oubliez pas d'ailleurs, très cher ami, qu'en toute occupation et situation quelconque, vous portez Dieu avec vous au fond du cœur; l'y chercher souvent, l'y adorer cœur à cœur, reprendre votre force en Lui est un doux et facile exercice qui repose et vivifie; avec cela, vous ne défaillerez point dans le chemin. Je crois assez bien disposé l'ordre de votre journée tel que vous me l'indiquez; marchez provisoirement ainsi, peu à peu vous tomberez dans le moule qui vous convient et vous y prendrez votre forme; pour cela, il faut rester un peu souple et n'avoir point de volonté trop arrêtée sur des points de détails; gardez seulement et bien précieusement le fond qui est l'esprit intérieur, la dépendance constante de la grâce, le dévouement sans réserve à Dieu et aux âmes. Je crois qu'il est bien essentiel que notre f. Caille et vous avisiez à fixer régulièrement l'heure du coucher et du lever, sans cela vous n'aurez rien d'ordonné dans vos journées; car, si le commencement et la fin ne sont pas déterminés, comment le milieu le serait-il? Puis, vous vous exposeriez ainsi à n'avoir pas le temps de sommeil indispensable. Votre santé, votre sanctification, vos œuvres en souffriraient également. Sept heures au moins, pleines et complètes, sont nécessaires; je prie mon bon f. Caille d'y veiller attentivement. Je vous recommande, très cher ami, de nouveau, d'être bien cordial, bien ouvert avec votre bon f. Caille; il est plus âgé et plus expérimenté que vous, il faut que vous ayez pour lui une affection respectueuse, déférente et toute douce et confiante en même temps; il faut aussi que vous soyez bien bon, bien encourageant pour notre cher petit f. Thuillier qui vous rendra bien aisément charité pour charité. Je vous prends à témoin que c'est là l'esprit de notre petite famille à Vaugirard, il faut qu'on le retrouve à Amiens plus fort et plus parfait encore; autrement, nous dégénérerions dès les premiers pas, ce serait un signe que nous n'irions pas bien loin. Je vous dis toutes ces choses, cher ami, en manière d'épanchement plutôt que de conseil, car vous en êtes convaincus comme moi et vous n'avez pas moins à cœur que moi de garder la vie de notre chère œuvre. M. Lantiez vous fera un petit coutumier, bien qu'il prétende que vous savez autant que lui l'ordre de nos prières et exercices. Faites-en un petit relevé provisoire, en attendant qu'il vous prépare celui que vous lui demandez. Vos trois lits étaient commandés quand votre lettre est arrivée; je ne pense pas qu'on les ait faits en autre forme que ceux qui sont ici à l'infirmerie; mais M. Myionnet pense que votre élargissement de l'entourage n'eût servi qu'à vous faire des lits de forme démesurée sans vous donner un espace suffisant pour n'être pas gêné par les rideaux lorsqu'on met ses vêtements. Le f. Maignen a fait sans retard votre commission pour votre pauvre recommandé; il a eu quelque petit mérite en cela, car il était ces jours-ci jusqu'au cou dans les apprêts de sa distribution qui a lieu ce soir; nous y allons tous, sauf ceux qui doivent garder la maison. On a payé 20f pour le voyage; je les ai avancés. Le petit f. Ernest Vasseur restera aussi. Il va très bien de cœur et d'esprit et s'est accoutumé sans nulle difficulté à son nouvel état; mais, depuis trois jours, il a été retenu au lit par une fièvre assez forte; enfin aujourd'hui une éruption s'est manifestée; il a la même indisposition qu'ont eue les ff. Hello et Thuillier; il est bien aujourd'hui, mais il faudra que cela suive son cours; c'est un petit tribut d'épreuve envoyé par le bon Dieu; le petit frère prend très bien cela, il en sortira meilleur. Adieu, bien cher ami, tous les frères vous embrassent comme vous savez qu'on le fait ici, de tout cœur et en N.S. Votre ami et Père Le Prevost
Offrez mon respect à M. l'abbé Cacheleux; il me semble tout dévoué au bien, je crois que son cœur sera avec vous et qu'il vous soutiendra beaucoup. Assurez aussi nos amis de notre tendre affection.
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208 Le 2 février, fête de la Présentation, avait eu lieu la bénédiction de la chapelle de l'œuvre d'Amiens. MLP. y installa la première communauté de province, le patronage ND. du Bon-Secours. En 1868, un second patronage, placé sous le vocable de N.D. des Victoires, ouvrira ses portes à Amiens. |
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