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Jean-Léon Le Prevost Lettres IntraText CT - Lecture du Texte |
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332 à M. VinceMLP. communie aux souffrances de son frère malade. Souffrir par amour du Christ est plus méritoire que faire des œuvres saintes et charitables. S'abandonner au Seigneur: "ne rien demander, ne rien refuser" (saint François de Sales).
[Vernet, 15 décembre 1855] Cher ami et fils en N.S., Mon f. Paillé vous a écrit deux fois en mon nom, mais je ne m'en réservais pas moins la satisfaction de vous faire quelques lignes moi-même pour répondre à votre petite épître et vous remercier des prières que vous adressez pour moi au Seigneur. Je suis assuré qu'Il les agrée, car son oreille est près de celui qui est faible et qui souffre; trop heureux si, dans son épreuve, il sait profiter d'un si précieux privilège. Notre bon p. Beaussier, vous et moi, nous sommes dans cet état de choix; à nous trois, nous offrons au Seigneur comme un bouquet de myrrhe, tâchons de le présenter de bonne grâce, afin qu'il soit agréable à ses yeux. Prier, communier, faire des œuvres saintes et charitables est parfait, mais souffrir avec amour, en union avec le divin Sauveur, est plus parfait et plus méritoire encore. Notre p. Beaussier est pleinement dans ces pieuses et généreuses dispositions; imitons son exemple, cher ami, et, à nous trois, nous servirons utilement notre petite famille par l'exemple et par la bénédiction que nous attirerons sur elle. Mon f. Paillé vous a dit déjà que j'étais encore trop faible pour m'occuper de rien de suivi, mais j'ai tendrement à cœur la gloire de saint Joseph, notre Père, et, si je suis plus tard moins incapable, je chercherai, par moi-même ou autrement, les moyens de répondre à votre désir. Je vois et je sens par ma propre expérience que votre plus grand tourment, c'est d'être constamment ballotté entre un mieux momentané et des rechutes sans fin, de telle sorte qu'entre le rétablissement ou l'aggravation du mal, entre la vie et la mort, vous demeurez incertain, ne sachant ce que le Seigneur veut de vous. Oui, cette incertitude est bien crucifiante, ce dépouillement si absolu dans la disposition de notre existence est rude à la nature, mais il me semble que c'est le sacrifice le plus complet que nous puissions faire à Dieu et qu'Il ne saurait rien demander de plus à sa créature. Courage donc, mon cher Joseph, abandonnons-nous bien aux mains du Seigneur et arrivons, s'il se peut, comme notre bon ami saint François de Sales à ne rien demander ni rien refuser. Je pense bien souvent, avec mon f. Paillé, que l'air et le soleil de ce pays feraient grand bien à notre p. Beaussier et à vous. Si vous pouviez venir l'un portant l'autre, ce ne serait peut-être pas impossible; mais je crois que notre Père est trop faible et que vous êtes aussi trop peu sûr de vous; laissons donc faire le divin Maître et confions-nous aux tendres soins de sa Providence. Je vous embrasse tendrement en J.M.J. Le Prevost
Offrez mon respect à nos bons amis M. et Mme Restou et Tulasne.
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