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Jean-Léon Le Prevost Lettres IntraText CT - Lecture du Texte |
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344 à M. MaignenLes affaires préoccupantes dont l'entretient M. Maignen ne lui permettent pas de lui écrire comme MLP. le voudrait. Démarches à effectuer pour la vie de l'œuvre.
Vernet-les-Bains, 21 janvier 1856 Très cher enfant en N.S., Je regrette bien que mes lettres vous aient en quelque façon contristé, au lieu de vous consoler et de vous encourager comme il était dans mon cœur de le faire. Je suis convaincu qu'en les relisant et en réfléchissant un peu aux circonstances dans lesquelles elles ont été écrites, vous changerez pleinement de sentiment. Vous m'écriviez d'ordinaire en hâte pour des affaires pressées, avec prière de répondre courrier par courrier. Ces affaires lourdes, préoccupantes, se jetaient tout d'abord dans mon esprit quand j'avais à vous répondre, et ce n'était guère que vers la fin, qu'un peu déchargé du fardeau qu'elles faisaient peser sur moi, je trouvais quelques paroles tendres et quelque peu d'effusion. Mais ces paroles, si vous les aviez un peu pesées, en disaient assez pour satisfaire votre affection; il en est quelques-unes qui ont été écrites les larmes dans les yeux; soyez tranquille, cher enfant, je vous aime tendrement; le sérieux de notre vie, les difficultés de notre situation peuvent souvent donner un peu d'austérité à mes rapports avec vous, mais le cœur n'y perd rien; presque toutes mes sollicitudes ici, mes prières les plus habituelles, mes démarches au dehors n'ont été que pour vous. Il y a quelques jours à peine, à l'heure peut-être où vous m'écriviez les lignes un peu trop inquiètes de votre lettre, j'avouais à notre f. Paillé, dans un entretien intime, que, si malgré les obligations de la vie commune, il me restait quelque sentiment de préférence pour l'un de mes enfants, il était pour vous. Je suis sûr, cher enfant, que vous regrettez un peu cette explication et que vous la trouvez trop longue, mais, si elle vous met en repos pour le présent et pour l'avenir, je ne regretterai pas de vous l'avoir donnée. Je vous envoie les lettres que vous m'avez demandées; il faudra les mettre sous enveloppe; celle dont le papier a un petit chien est pour Mme de la Bourdonnaie. Je ne puis répondre à tous les points de votre lettre aujourd'hui, je le ferai demain; mais encore une fois, cher enfant, quand je vous écris pour mes affaires, ne vous étonnez point que je sois concis, bref même, de si longues correspondances sont souvent difficiles, quelquefois impossibles pour moi; je suis loin d'être fort, vous avez vu en quel état de langueur j'étais autrefois à St Jean-de-Dieu, où vous me visitiez si fidèlement; je suis plus faible encore aujourd'hui, car je suis plus vieux et ma poitrine, qui alors était intacte, est maintenant un vieil instrument usé et sans doute irréparable. Mais je ne veux pas différer de vous dire que vous allez contre ma volonté en veillant aussi tardivement que vous l'avez fait pour m'écrire; je crois que Dieu ne demande pas cela, il fera ce qui ne sera pas fait et qui sera hors de la limite de nos moyens et de nos forces. Je reconnais pourtant que, pour votre grande loterie avec Mme de Vatry, il faut de la promptitude, une affaire de telle proportion ne s'achève pas sans plusieurs mois et l'hiver s'avance; mais néanmoins n'abusez pas de vos forces; Dieu fera, je le répète, ce que nous n'aurons pu faire. Je crois qu'il sera sage d'être bien discret sur cette affaire, jusqu'à ce qu'elle soit autorisée et bien posée; je vous fais, cher enfant, cette recommandation sans avoir le temps de vous expliquer les raisons; cela ne vous empêchera pas, j'en suis sûr, d'en tenir compte. M. l'abbé Taillandier m'avait écrit que le Comité des Œuvres allait accorder un secours pour Nazareth; vous ne m'en parlez plus; dites-en quelques mots à M. de Lambel, etc. et poussez la chose, s'il y a lieu. Il me semble que M. Decaux, mieux que personne, pourrait inviter M. Baudon à faire quelque don pour Nazareth; est-ce que le projet d'inhumation de son père ne vous a pas fourni quelque occasion? Je crois que le projet des conseillères à 20f est bon, mais il ne laissera pas que d'exiger bien des démarches à cause du nombre qu'il faudrait réunir, mais ces adhésions une fois acquises feraient un entourage à l'œuvre. Il est d'autant plus à désirer (pour la maison de Vaugirard, je mêle un peu trop toutes ces affaires) que l'affaire de la loterie se décide; qu'il est urgent, si elle n'a pas lieu, de pousser le sermon. Je crois que Mme de Gontaut sera bien disposée pour une chose ou pour une autre; elle nous a toujours bien appuyés jusqu'ici; il ne faudrait pas perdre cette année son concours. Adieu, cher enfant, le reste à demain, si je le puis. Je vous embrasse tendrement en J. et M. Votre vieil ami et Père Le Prevost
Embrassez tous nos frères, ne fatiguez pas trop mon bon abbé Hello.
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