361  à M. Myionnet

Premier examen du règlement de Nazareth. Comment se préparer à entrer en retraite. Démarches pour les œuvres et la Communauté.

Hyères, 6 avril 1856

Très cher ami et fils en N.S.,

J'ai reçu ce matin l'envoi que vous m'avez fait du règlement provisoire pour nos ff. de Nazareth; je vais l'examiner avec le f. Paillé. Au premier aspect, l'esprit et les dispositions générales me semblent bien, je n'ai pu m'arrêter encore aux points de détail. Vous ne me dites point s'il est nécessaire, à votre avis, que le f. Paillé revienne avant moi; il me serait assurément bien plus commode qu'il restât avec moi jusqu'à mon retour au 15 mai, mais je crois que, rigoureusement, je pourrais aller seul; dites-moi donc ce qui vous semble le mieux nous le ferons.

Je prie bien pour votre retraite, nous nous y unirons de cœur, mon f. Paillé et moi; je trouve bien que le f. Marcaire y vienne avec le jeune frère futur [Allard]; M. Marcaire fera bien de ne pas trop se dissiper par beaucoup de courses avant la retraite, afin de n'y être pas trop poursuivi par les choses du dehors.

J'espérais que vous aviez l'autorisation de notre loterie; je ne crois pas qu'il soit praticable d'écrire à M^gr Gerbet pour un pareil objet et à si grande distance de lui; si j'étais près de Perpignan, j'aurais pu l'aller voir et, de vive voix, on fait bien plus aisément ce qu'on veut; mais ici nous sommes à 100 lieues et plus de lui. La visite de M^me de Vatry au préfet serait décisive, faites tout pour l'obtenir; notre bon abbé de Girardin est mille fois bon, je veux à mon arrivée le remercier du plus profond de mon cœur; il s'est donné bien des peines pour nous, j'espère que le succès va enfin couronner cette bonne œuvre, mais faîtes ce qui dépendra de vous pour hâter la visite de M^me de Vatry; le temps nous gagne. Vous ne m'avez rien dit de la visite de M. Maignen à M. Trébuchet, n'a-t-elle donc eu aucun effet?

Il ne faut pas trop pousser l'affaire de M. Baulez; son notaire, M. Demanche, m'a dit d'aller doucement; nous verrons comment la chose se décidera; s'il n'y a pas urgence, je reverrai M. Demanche à mon retour.

Je n'ai pas le temps d'en écrire plus long à cause de l'heure de la poste. J'embrasse vous et tous nos frères dans les Cœurs de J. et de M.

Votre ami et Père

Le Prevost