366  à M. Maignen

Réponse à plusieurs questions concernant la situation de la Communauté. Fidélité dans la prière: "le souffle de Dieu peut seul mener notre barque".

Hyères, 23 avril 1856

Très cher enfant en N.S.,

Je regrette bien de ne répondre aujourd'hui que quelques lignes à la bonne et affectueuse lettre que vous m'avez envoyée dernièrement; je vous y ai trouvé tout entier, tel que vous êtes dans vos meilleurs jours; j'ai été tout consolé des détails encourageants que vous m'avez donnés sur Nazareth et aussi j'ai été bien touché de ce que vous me dites du zèle, de la bienveillance de nos Confrères et amis. J'ai, comme vous le désiriez, écrit à M. Decaux; aujourd'hui, je vous envoie une petite lettre pour M. Boutron et une autre pour nos pauvres gens de Nazareth. Je joins aussi à la présente le projet de règlement de leur maison de retraite, je l'ai un peu modifié, mais en rien d'essentiel; je vous prie de le faire recopier lisiblement avant de le remettre à M. Boutron.

M. Myionnet m'écrit que vous vous installez provisoirement à Nazareth, en attendant le f. Paillé; je n'ai pas encore reçu la réponse de M. Tessier que j'ai consulté sur l'époque de mon retour; quand je saurai à quoi m'en tenir à ce sujet, je verrai mieux si je puis, comme je le désire, vous renvoyer sans plus de retard notre f. Paillé.

Si nos affaires de Nazareth sont en assez bon chemin, il n'en est pas de même de celles de Vaugirard; je souhaite bien que le Seigneur vous inspire pour le choix des meilleurs moyens et qu'Il dispose favorablement les esprits pour vous amener à un résultat que l'époque de la saison et les besoins de la maison rendent bien urgent.

Je ferai successivement de petites lettres pour les personnes que vous me désignez; en attendant, remerciez-les bien vivement en mon nom.

J'apprends avec joie le bon succès de votre retraite; j'écrirai aussi à notre cher abbé Hello, aux ff. Jean-Marie [Tourniquet]et Emile [Beauvais] dès que je le pourrai.

Prions toujours beaucoup, cher enfant, car le souffle de Dieu peut seul mener notre barque à bon port; heureusement, jusqu'ici, il ne nous a point manqué; si nous sommes fidèles, il le sera de son côté.

Le f. Paillé vous embrasse et m'oblige à venir dîner; c'est une grande tyrannie, mais je suis obligé de céder.

Je vous embrasse tous dans votre petit Nazareth et je prie le Seigneur d'être au milieu de vous.

Votre ami et Père en J. et M.

Le Prevost