373  à M. Maignen

Aménagement de la chapelle de Nazareth. Projet de repas pour les pauvres.

9 mai 1856²⁴⁰

Je vous envoie, cher ami et fils en N.S., la petite lettre que vous me demandez pour M^me de Vatry; je crains qu'elle ne soit trop brève et trop insignifiante, je ferai mieux une autre fois, et d'ailleurs je remercierai bientôt, sans doute, cette excellente dame personnellement.

Je pense toujours que nous arriverons le vendredi 23; s'il faisait beau, ce pourrait être un jour ou deux plus tôt, mais ce que vous me dites de la saison ne m'encourage pas à hâter mon retour.

Je suis bien heureux, bien consolé des témoignages de bonté que daigne nous accorder le divin Seigneur; nous tâcherons d'être des serviteurs bien fidèles, afin de bien entrer dans ses vues de miséricorde.

Je suis tout joyeux aussi du pèlerinage à Nazareth; cela fera tradition et remplacera la visite à N.D. des Victoires. Ne pourrait-on lui affilier notre petite chapelle et avoir part aux indulgences, ce serait une bénédiction de plus pour nos œuvres? Il me semble qu'il reste à faire quelques dispositions pour rendre ce sanctuaire tout à fait aimable: 1° Donner de l'air aisément dans les chaleurs de l'été et dans les réunions nombreuses; 2° Eteindre par des stores le jour fatigant qui l'inonde; 3° Corriger par quelque ornement les angles si choquants des piliers de bois de la nef; avec ces arrangements peu considérables, on aurait tout ce qu'il faut extérieurement pour favoriser le bien et la piété dans notre chapelle.

Mon f. Paillé et moi faisons des projets, cela ne coûte rien à ceux qui ne mettent la main à quoi que ce soit. Il nous est venu en pensée que la maison de retraite de Nazareth étant maintenant mieux assise, il serait bien, au jour de la fête de S^t Vincent de Paul, de faire une petite réjouissance ou festin aux pauvres vieillards. Il n'est personne qui ne fût heureux d'y contribuer. Ce ne serait pas une dépense, tout le monde voudrait les servir, M. le Curé bénirait la table, ce serait consolant pour les pauvres, édifiant pour les Confrères, ranimant pour les membres les plus occupés de l'œuvre; pensez à cela, dites-en un mot à M. Decaux; il me semble qu'il en sortirait quelque bien et que l'exécution serait facile.

Adieu, cher enfant, à bientôt.

Votre ami et Père

Le Prevost