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Jean-Léon Le Prevost Lettres IntraText CT - Lecture du Texte |
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400 à M. de LauristonExhortation à répondre sans tarder à l'appel du Seigneur. Prochaine inauguration du sanctuaire de la Salette, à Vaugirard.
Vaugirard, 5 septembre 1856 Très cher confrère et bien bon ami, Votre bonne et désirée lettre s'est fait un peu attendre, il est vrai; tous nos frères, j'ai presque dit tous vos frères, me demandaient constamment: "Est-il venu quelques nouvelles de M. de Lauriston?", et, sur ma réponse négative, le monde, si souvent anathématisé par les enfants de Dieu, recevait encore quelques apostrophes qui, malheureusement, ne lui font guère souci; quand je dis ici: le monde, il s'entend que c'était nullement de vous qu'il s'agissait, mais de ce milieu toujours au moins hasardeux où l'on est jeté dans les voyages et où nos amis voyaient, avec sollicitude, lancée la nacelle qui porte vos bons désirs, vos hautes espérances et ces saintes aspirations que la grâce du divin Seigneur a mis dans votre cœur. Grâces Lui en soient rendues ainsi qu'à Marie, notre bien-aimée Mère, vous avez échappé aux dangers du chemin, vous êtes demeuré près de Dieu et, jouissant en simplicité du délassement qui vous était accordée, vous avez fait la part de votre âme en cherchant partout quelque pâture à son usage. C'est bien, très cher confrère et ami, c'était tirer de votre situation le meilleur parti possible; cependant, je ne vous vois pas sans satisfaction regagner nos contrées moins admirables, quant aux beautés physiques, mais où vous retrouverez plus de calme, de recueillement et où Dieu vous réserve je l'espère fermement, avec un asile de paix, un saint et noble emploi de la dernière part de votre vie, un entourage de pures et chrétiennes affections, enfin toutes les grâces et consolations qu'il réserve à ses plus intimes serviteurs. C'est ce que nous demandons constamment pour vous dans nos prières; tous nos frères, attirés par votre humeur douce et bienveillante et par ces qualités que Dieu a prédisposées en vous pour la vie de famille chrétienne et religieuse, se sont accoutumés à vous regarder comme un des leurs et attendent votre retour comme celui d'un ancien ami. Ne trompez pas leur attente, ne trompez pas surtout les attentes du divin Cœur de Jésus qui vous veut tout près de Lui et qui vous appelle dans notre solitude pour vous parler au fond du cœur. Telles sont, très cher confrère et ami, nos pensées et nos sentiments à votre égard; ils répondent pleinement à ceux que Dieu vous inspire et que les distractions du voyage n'ont point effacés. J'espère que vous nous écrirez encore de Nantes où quelques séductions vous peuvent être encore proposées par le tentateur qui sera repoussé, j'en suis sûr, avec perte; il sera enfin vaincu à Arras et, délivré par tous ces triomphes, vous viendrez offrir au Seigneur votre liberté reconquise avec toutes les facultés de votre être et toutes les puissances de votre cœur; c'est le vrai don de l'homme à son Dieu, c'est l'unique sacrifice pur et agréable à ses yeux. Je vous remercie pour toute la petite famille de votre bon souvenir pour elle aux sanctuaires et pèlerinages de la Ste Vierge; c'est à vos prières, plus qu'aux nôtres peut-être, que nous devons une grâce bien insigne obtenue ces jours-ci par son intercession et dont je vous dirai le détail à l'occasion; veuillez la remercier avec nous et lui demander la continuation de ses précieux secours. La première pierre de notre petit sanctuaire de N. D. de la Salette sera posée le 19 septembre246; nous espérons que la construction une fois commencée ne restera pas imparfaite et pourra être menée à fin. Adieu, bien cher Monsieur et bon ami, nous avons hâte de vous revoir au milieu de nous, votre absence a fait un vide qui marque la place que vous vous y étiez déjà faite, venez le remplir bientôt. Les heures sont précieuses quand elles comptent toutes pour la sanctification et le salut; n'en perdez guère. St Augustin disait: "Que c'est bien tard, ô mon Dieu, que je vous ai connu et aimé!" ne vous exposez pas à dire: "Que c'est bien tard, Seigneur, que je vous ai servi avec un vrai et absolu dévouement!" Croyez, très cher Monsieur et ami, à mes sentiments de respects et de tendre attachement en J. et M. Le Prevost
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246 Cf. infra lettre 422, du 21 novembre 1856. |
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