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Jean-Léon Le Prevost Lettres IntraText CT - Lecture du Texte |
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406 à M. CailleSuccès de la retraite prêchée par le père Olivaint. Sa prédication fut solide, chaleureuse et édifiante. Grande union des cœurs. Le frère Guillot ira à Amiens. Sacrifice de le voir quitter Vaugirard. Il faut s'efforcer de rendre les enfants vraiment chrétiens. La fête des vacances à Vaugirard a été protégée par la Vierge Marie. En communauté, bienfaits de la concertation.
Vaugirard, 5 octobre 1856 Bien cher ami et fils en N.S.,
Notre retraite, à laquelle j'avais un peu espéré que vous prendriez une petite part si vos travaux n'y mettaient obstacle, m'a empêché de répondre immédiatement à votre bonne et filiale lettre du 30 septembre. J'ai d'autant plus regretté que vous n'ayez pu nous venir que les exercices donnés par le r.p. Olivaint ont été extrêmement solides, chaleureux, édifiants. Tous, je le crois, en ont reçu de précieuses et profondes impressions; nos ff. d'Arras, en particulier, en ont été vivement touchés. A la clôture, l'abbé Halluin et deux des siens: les ff. Joseph [Loquet] et Augustin [Bassery], ont fait leurs premiers vœux; de notre maison, M. l'abbé Roussel et M. Guillot faisaient aussi leur première consécration; enfin, les ff. .Jean-Marie [Tourniquet] et Emile [Beauvais] faisaient leurs seconds vœux. Cette solennité, où le r. p. Olivaint s'est surpassé, a été très émouvante, beaucoup d'entre nous étaient touchés jusqu'aux larmes, notre bon M. Halluin notamment, dont la piété et les belles et hautes qualités nous ont tous attachés vivement. Après la cérémonie, nous sommes allés visiter la chapelle de N.D. de Lorette au Séminaire d'Issy, puis nous avons passé ensemble tout le reste de la jour en promenade. A la fin de la journée, tous les cœurs n'en faisaient plus qu'un et, au moment de se séparer, on avait peine à s'y résoudre; après s'être embrassé, on revenait encore; aller à Arras ou bien demeurer à Vaugirard semblait indifférent des deux parts, la fusion était pleinement consommée dans la charité du Seigneur. C'est une raison d'espérer qu'elle sera franche, sérieuse et durable; vous en bénirez Dieu avec nous, bien, cher ami, car, plus qu'aucun de nous, vous avez souhaité cette association que le Seigneur a enfin réalisée. Nous n'avons eu garde, du reste, de vous oublier; tous les jours nous prions ensemble pour les ff. d'Amiens; le divin Maître et la T. Ste Vierge auront certainement entendu nos vœux et aurons mis dans vos cœurs les grâces que nous avons demandées pour vous. Je crois avec vous que le moment est venu de prendre un parti avec M. Allard; puisqu'il désire se retirer, il faut lui laisser entière liberté de le faire et tâcher même que sa détermination ne soit pas plus longtemps différée. Si, contre notre attente, un bon mouvement le fortifiait définitivement au service de Dieu en union avec nous, je crois qu'il faudrait l'avertir qu'il est essentiel qu'il entre à la maison de Vaugirard et qu'il doit s'y rendre sans retard. Tout nous laisse craindre, du reste, que telle ne soit son intention. En tout état de cause, je sens bien que vous ne pouvez rester au dépourvu et que notre f. Marcaire a besoin d'être aidé, je vais donc prendre des mesures pour vous envoyer, dès que vous me le demanderez, un second frère; je vous destine le f. Guillot qui a fait récemment ses vœux; son bon esprit, son zèle, sa piété, son amour du devoir, sa bonne tenue me garantissent qu'il peut vous être fort utile, seconder activement notre f. Marcaire et vous aider pour l'œuvre des jeunes ouvriers; c'est, sans contredit, un de nos bons sujets; c'est par là même un vrai sacrifice pour nous de l'éloigner de la Maison-Mère, mais j'ai à cœur de ne pas vous laisser en souffrance et de vous témoigner notre attachement pour vous et pour la maison d'Amiens; vous pouvez donc me le demander quand vous croirez à propos de le faire venir. Je recevrai avec plaisir le bon jeune homme dont vous me parlez et qui a été chez les Frères; je désirerais toutefois que vous me donniez un peu plus de renseignements. Pourquoi a-t-il quitté les frères? Quel est son âge, sa piété, son caractère, sa capacité, sa tenue, son extérieur? Un mot au moins sur ces points essentiels. Si, du reste, la réponse à ces questions était satisfaisante, je m'en rapporte à votre bon jugement, vous pouvez, sans plus attendre, envoyer le jeune homme; si vous avez quelque doute, écrivez-moi, et nous verrons ce qu'il convient de décider à son sujet. Tous nos frères vous remercient des bons et affectueux sentiments que vous leur exprimez; je suis aussi particulièrement touché de vos sollicitudes pour ma santé; jusqu'ici, je ne vais pas mal, mais je redoute l'hiver et j'attends ce que le divin Maître voudra décider à mon sujet; j'obéirai à sa sainte volonté en humble soumission, ne souhaitant uniquement que de m'y conformer. Je suis tout heureux des détails que vous me donnez sur la retraite de vos enfants; plus vous leur procurerez de solides et religieuses instructions, plus vous établirez fermement la foi dans leurs cœurs et plus vous remplirez sûrement le but de votre oeuvre; sans cela, le reste est peu de chose ou du moins n'est qu'un moyen pour arriver à cette fin, rendre les enfants vraiment chrétiens; nous ne devons jamais perdre de vue cette pensée et tous nos efforts doivent y tendre; quand vous aurez un troisième membre pour votre petite communauté, je vous invite bien à vous concerter ensemble chaque semaine, dans un petit Conseil où vous vous communiquerez vos observations et réglerez vos moyens et dispositions. Nos ff., ici, à Arras et à Nazareth n'arrivent à rien de bien que par ces mesures de concert et de sage prévision. Je bénis Dieu des bonnes dispositions de Mgr. d'Amiens pour la petite communauté et pour ses œuvres; nous serons, de notre côté, pleins de respect et de reconnaissance pour ce vénérable Evêque. Nous avons eu hier à Vaugirard notre fête des courses, tout s'y est bien passé; vous pourriez faire à Amiens quelque chose de semblable; nos enfants ont eu un aimable délassement qui rapportera encore à la maison 15 ou 1800f et de plus beaucoup de témoignages de sympathie et de bienveillance. Que le Seigneur en soit béni ainsi que la Ste Vierge qui nous a visiblement assistés; nous avions de 3 à 4.000 personnes, pas de désordre, pas d'accident, pas une égratignure; un temps à souhait, rien n'y manquait. Remerciez avec nous la bonne Mère qui a veillé sur les jeux de ses enfants. Votre ami et Père en J. et M. Le Prevost
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