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Jean-Léon Le Prevost Lettres IntraText CT - Lecture du Texte |
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418 à M. CarmentFavoriser l'esprit de famille, élément essentiel de notre vie commune. Invitation à un travail d'ascèse persévérant pour dominer son impulsivité et son irascibilité. Fête d'un frère: souhaits et communion sont des usages à bien établir. Cannes, 13 novembre 1856 Cher enfant en N.S., Le petit almanach de Mlle Payen, qui se trouve ici sur ma table et qui me sert de calendrier, m'avertit que c'est après-demain la St-Eugène, et me rappelle qu'à Vaugirard nous avions l'habitude de vous embrasser ce jour-là et de beaucoup prier pour vous. Mes bras ne sont pas assez longs pour vous atteindre, car plus de 300 lieues nous séparent et les puissances d'action de l'homme ne vont pas jusque là; mais il me reste au moins le cœur pour vous aimer et la prière pour appeler sur vous les miséricordes infinies de notre Dieu; c'est à ce double recours que je me prends pour vous souhaiter votre fête et en bien faire la commémoration. Je suis bien sûr qu'à Vaugirard, nos frères ne vous auront point non plus oublié; à Arras aussi, sans doute, on aura eu quelque bon souvenir pour vous. Notre bon M. Halluin désire sincèrement avec nous que les usages établis dans notre petite famille soient tous adoptés à la maison d'Arras; si celui de donner quelque marque d'affection aux frères le jour de leur fête et de prier pour eux n'était pas encore adopté, priez-le de ma part de l'introduire, aussi bien que la pieuse pratique de leur appliquer une communion, soit le jour même si c'est un jour de communion, soit à la plus prochaine communion. Tout ce qui mettra parmi nous l'esprit de famille et resserrera les liens de notre sainte fraternité sera selon le cœur de Dieu, car il et le Dieu de la tendre dilection et de l'infinie charité. Puisse-t-Il, ce bon Maître, vous accorder pour votre fête beaucoup de dons et de grâces puisés en son divin Cœur et apportés au vôtre, par la main bénie de notre tant aimée Mère, la Ste Vierge Marie. Je ne choisis point parmi ces grâces, Il sait mieux que moi celles qui vous sont surtout nécessaires; cependant, en demandant l'humilité, la douceur, le détachement de soi-même, de sa volonté, de son esprit propre, on ne risque jamais rien, car tous en ont besoin, et ce sont surtout les vertus essentielles aux intimes amis du Seigneur Jésus. Je demande donc instamment à sa bonté que ses vertus, commencées en vous, s'accroissent de jour en jour et arrivant à cette heureuse plénitude qui se produira pour vous en paix et sérénité intérieure, et se répandra pour les autres en actes de bonté constante et d'aimable mansuétude. Les lettres que je reçois jusqu'ici d'Arras me laissent penser que tout va bien pour notre cher petit Firmin Thuillier et pour vous; continuez, cher enfant, à faire de votre mieux, vous appuyant sur Dieu en tout et sur la Ste Vierge, notre Maîtresse souveraine après son divin Fils. Dites-moi plus particulièrement, dans votre prochaine lettre, si vous êtes bien assis maintenant dans vos fonctions, si vous tâchez bien d'y garder la paix, en vous tenant sous les yeux de Dieu et en considérant les exemples de notre divin modèle J. C. Revenez souvent en vous-même, cher enfant, voir si vous êtes dans son esprit: support, patience, condescendance, ne rompant pas le roseau brisé, ne faisant pas entendre l'éclat de sa voix dans la place publique, c'est-à-dire évitant toute contestation, cédant dans les choses indifférentes, soutenant avec calme et douceur les choses essentielles. le bon Dieu vous a doué d'un cœur vraiment droit et même d'un jugement sain; mais, quand le trouble se met en vous, la raison s'obscurcit et le sentiment aveugle peut aisément vous égarer. Le remède à cette faiblesse organique, c'est de mortifier, c'est-à-dire de dominer par la volonté supérieure la partie inférieure et sensible; et de réprimer dès l'abord les premiers mouvements de l'irascibilité. La prière, la vigilance, l'exercice de votre volonté pour la rendre maîtresse de vos mouvements, enfin l'appui de la douce Reine des Anges et des Saints vous mettront hors de peine, sinon par un redressement absolu, au moins par des amendements notables et bien encourageants. Adieu, bien cher enfant; dites à l'occasion à vos bons parents que je ne les oublie point dans mon éloignement, et que je ne manquerai pas de leur rendre visite quand j'irai vous voir à mon retour. Je n'écris point à mon fils Firmin, ni à nos autres frères aujourd'hui. Soyez mon interprète près d'eux et, comme je les aime tendrement, trouvez en vous quelque bonne effusion de prière et de charité qui témoigne que vous me représentez en cette occasion. Croyez vous-même, cher enfant, à tout le cordial dévouement de Votre ami et Père en N.S. Le Prevost
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