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Jean-Léon Le Prevost Lettres IntraText CT - Lecture du Texte |
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425 à M. PailléRemerciements pour deux livres qu'on lui a envoyés, La présence de Dieu et Fabiola. Appréciation. Il demande qu'on lui fasse parvenir un journal.
Cannes, 27 novembre 1856 Très cher ami et fils en N.S., Je vous envoie des petites lettres pour trois de nos ff. de Nazareth; je n'en ai pas fait aujourd'hui pour mon bon abbé Hello, lui ayant écrit déjà et n'ayant plus assez de temps avant le départ de la poste. Assurez-le, je vous prie, que je suis loin néanmoins de l'oublier; il sait ma tendre et inaltérable affection pour lui, mon vif intérêt pour les œuvres saintes dont il est chargé, enfin la douce satisfaction que j'éprouve toujours à m'entretenir avec lui. Je vous prie, mon bon ami, de me renvoyer la lettre de notre ami M. Deslandes; je n'ai pu encore y répondre, faute de l'avoir sous les yeux. Je compte aussi sur votre obligeance pour faire, en mon nom, une petite visite de remerciement à M. Douniol; il a eu la bienveillante pensée de m'envoyer à Cannes un petit livre du p. Gonnelieu sur La présence de Dieu, qu'il vient de publier; j'ai été vivement touché de cette prévenance de notre bon confrère, c'est une attention de cœur comme les vrais chrétiens en ont seuls; je tiens beaucoup à ce que vous lui en exprimiez bien vivement ma reconnaissance. Assurez-le que je prierai pour lui en me servant de son petit livre, dont j'use pour ma lecture spirituelle. Une autre attention qui m'a aussi été très agréable, c'est l'envoi de Fabiola263; pour celle-là, c'est à vous très certainement que je la dois; quoique je sois accoutumé à vos affectueuses préoccupations pour moi, je n'y suis pas moins sensible; je vous embrasse de tout mon cœur, sur vos deux joues, pour cette bonne et fraternelle pensée. Ce livre, que je viens de lire, n'est pas parfait; il manque, si je ne me trompe, de simplicité et a le tort de mêler une action trop dramatique, pour ne pas dire romanesque, aux actes admirables des martyrs; mais il renferme, sous des formes attachantes, beaucoup de science chrétienne, des vues très hautes (quelquefois un peu recherchées) sur la doctrine de J.C., enfin un rapprochement très frappant entre le paganisme et le christianisme; en ensemble il est bien meilleur que la plupart de nos livres de bibliothèques chrétiennes, mais, avec plus de goût et de simplicité, l'auteur eût pu lui donner un mérite bien plus élevé. Je pourrai le prêter ici utilement; il ne sera pas non plus, je l'espère, sans quelque bien pour moi; il y a des choses bien touchantes sur les martyrs; on sent vivement, en le lisant, quelle immense lumière s'est faite dans le monde quand la divine charité y est descendue. Je n'ai, jusqu'ici, pas du tout de journal; si vous pouvez faire qu'il m'en arrive un quelconque, chrétien il s'entend, je vous en serai bien obligé. Ma santé est toujours bien pauvre; je ne crache plus le sang, je tousse peu, mais ma douleur et faiblesse habituelles de poitrine ont sensiblement augmenté; je m'acclimate aussi difficilement quant au reste de l'organisme; je suis pourtant un peu moins souffrant que ces derniers jours. Adieu, bien cher ami; j'ai reçu une bonne lettre de notre p. Beaussier, remerciez l'en bien; c'est une grande consolation et un grand repos pour moi de savoir qu'il retourne régulièrement chez vous et à Vaugirard. On me néglige bien à Vaugirard, je n'ai encore reçu que quelques lignes de M. Myionnet; depuis 10 jours, il ne m'a rien écrit, deux ou trois de nos frères seulement m'ont donné marque de souvenir. Adieu, bien cher ami, je suis avec une tendre affection Votre ami et Père en N.S. Le Prevost
P.S. Le petit f. Vasseur fait mille affections à ses ff. de Nazareth; il leur écrira bientôt une petite lettre. Il suit très bien jusqu'ici les bonnes instructions qu'on lui a faites à son départ et ne m'a donné que des causes de satisfaction.
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263 En 1854, le cardinal Wiseman, primat d'Angleterre, avait publié ce roman historique Fabiola, récit des catacombes, au style vif et coloré, qui avait eu un grand succès. Son compatriote, Henry Newman, converti de l'anglicanisme et futur cardinal, écrira en 1856 sur le même thème, Callista, d'expression plus sobre et dépouillée. (Cf. VLP. t.1, p.554). |
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