497  à M. Guillot

Estime de la vocation religieuse. Abandon de l'esprit propre. Si notre cœur est droit, le Seigneur tournera tout en bien, même nos sujets de crainte.

Vaugirard, 28 octobre 1857

Bien cher enfant en N.S.,

Je n'ai qu'un moment pour remplir cette petite feuille que M. l'abbé Mangot a la bonté d'emporter pour vous. Je veux seulement vous assurer encore que nos cœurs sont toujours avec vous et que nos frères ici vous sont tendrement unis, prient pour vous et s'associent à vos œuvres et à tout ce qui vous concerne. Cette tendre charité est le bienfait de l'état saint où Dieu a daigné nous mettre; bénissez-le toujours de la grande grâce qu'Il vous a faite en vous y appelant et, quand vous avez quelques peines, n'oubliez pas qu'il faut les accepter patiemment et amoureusement, vous trouvant heureux de souffrir et de travailler pour Celui qui a tant souffert et travaillé pour nous. Ne vous tourmentez pas d'ailleurs plus qu'il ne faut de quelques petites difficultés que vos emplois ou occupations vous peuvent donner, faites de votre mieux, suivez aussi bien que vous le pouvez les instructions de notre bon ami, M. Caille, et après, soyez en paix, le Seigneur fera tourner à bien les choses même qui vous seraient un sujet d'inquiétude. Dieu travaille avec nous bien plus que nous le pensons, Il ne permet pas que le mal s'opère dans nos œuvres quand nous y allons avec une intention droite et un sincère dévouement. Donc, cher ami, soyez tranquille; ne tenez pas trop à votre manière de voir, pliez volontiers et, quand vous êtes obligé d'agir par vous-même, élevez votre cœur vers Dieu, Il vous conduira.

Votre ami et Père

Le Prevost