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Jean-Léon Le Prevost Lettres IntraText CT - Lecture du Texte |
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520 à M. CailleZèle de M. Caille. MLP. le modère dans ses innovations. Faire attention à ne pas indisposer l'Evêché. Fortifier la vie de communauté. Projet d'essaimer à Angers.
Vaugirard, 8 février 1858 Bien cher ami et fils en N.S., J'apprends avec plaisir que vos affaires vous amèneront prochainement à Paris et nous donneront l'occasion de nous voir; vivre tous ensemble serait une trop douce consolation, nous devons bénir le Seigneur qui nous ménage au moins quelques instants de réunion pour nous bien entendre et concerter nos moyens de le mieux servir. J'ai lu avec bien de l'intérêt les détails que vous me donnez sur l'adoration que vous avez faite pour la première fois dans votre chapelle; je sais que c'est un moyen bien édifiant et bien capable de plaire à des âmes pieuses; je ne suis pas certain pourtant que je vous eusse conseillé de poser cette pratique sainte dans votre maison, eu égard à vos charges et à votre personnel si restreint; vous êtes aidés maintenant par quelques amis du dehors, mais, en supposant même qu'ils persistent fidèlement à vous donner leur concours, l'ensemble de cette réunion et les soins qu'elle entraîne ne laissent pas de la rendre fatigante, dans les temps surtout où l'on a des surcharges ou quelques membres souffrants dans la famille. Maintenant que vous avez commencé ce pieux exercice, que vous semblez désirer de le continuer, je ne me sens pas la force de m'y opposer, mais je crois bon de borner cet assentiment à la présente année, me réservant d'examiner avec vous plus tard si vous avez réellement des forces suffisantes pour répondre à cette œuvre nouvelle. Je dois penser que vous avez pris soin de demander à l'Evêché l'autorisation qui vous était nécessaire pour exposer nuitamment le Saint-Sacrement. Ne craignez-vous pas qu'à l'Evêché on vous voie avec quelque inquiétude commencer des exercices non en usage dans le diocèse, et cela avec le concours d'ecclésiastiques que je vénère comme vous mais que l'autorité diocésaine semble avoir en suspicion? Je trouve que vous devez être bien circonspect sous ce rapport; je ne serais pas éloigné de penser que l'accueil fait par Mgr à la demande de M. Deberly a pu être un peu motivé par la présence et l'influence de ces ecclésiastiques dans votre maison. Je remarque, de mon côté, que les dispositions spirituelles du f. Marcaire sont sensiblement influencées par les rapprochements qu'il a avec ces ecclésiastiques; je crois que, sans avoir quant à présent de mesure décisive à prendre, vous devez au moins agir en de telles circonstances avec beaucoup de réserve et de prudence. J'ai reçu une bien bonne et bien affectueuse lettre de M. Deberly, remerciez-le pour moi, je puis dire pour nous, je lui répondrai tout prochainement. J'ai reçu aussi avec plaisir la petite épître de notre f. Marcaire; assurez-le, ainsi que le f. Henry [Guillot], de ma tendre affection. Je n'entends pas, par l'observation ci-dessus, blâmer les sentiments exprimés dans la lettre du f. Marcaire et je vous prie de ne lui rien dire à ce sujet, cette remarque est pour vous seul et pour vous tenir en attention vigilante. Nous commençons quelques petits travaux pour Angers; nous avons promis que, dans 18 mois, à l'expiration du bail de la maison des Carmes, nous enverrions à Angers un petit commencement de communauté, si les amis de M. Choyer s'arrangeaient pour acheter cette maison et nous y installer sans charges de loyer, qu'autrement nous transférerions à Vaugirard l'œuvre de M. Choyer et la soutiendrions avec lui dans la mesure de nos moyens. Cet arrangement a obtenu l'assentiment entier de Mgr l'Evêque d'Angers qui va, je crois, favoriser les efforts qu'on va faire pour acquérir la maison des Carmes. Je crois que ces dispositions sont les meilleures que nous puissions souhaiter. Nous allons assez bien ici spirituellement et corporellement; je traverse moi-même l'hiver jusqu'ici sans encombre, me laissant aller à la volonté de Dieu et tâchant de me tenir en indifférence sur ses desseins à mon égard. La coopération constante de M. Deberly doit faciliter vos exercices de communauté; faites en sorte de les régulariser le plus que vous pourrez, et soyez bien assuré que, plus vos frères sentiront la vie commune, plus ils seront unis à vous et forts pour servir avec vous le divin Seigneur auquel nous nous sommes tous consacrés. Adieu, mon bien bon ami et fils en N.S., croyez aux tendres sentiments de Votre ami et Père Le Prevost
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