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Jean-Léon Le Prevost
Lettres

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  • Lettres 501 - 600 (1857 - 1859)
    • 541  à M. Caille
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541  à M. Caille

Du rôle des aumôniers dans les œuvres.

 

Vaugirard, 3 juin 1858

Mon bien bon ami et fils en N.S.,

Je n'ai pas répondu tout de suite à votre lettre du 28 mai parce que je n'avais pas saisi pleinement la cause des embarras que vous éprouviez dans votre chère œuvre du patronage, par rapport à la position qui doit y être faite à l'aumônier qui lui donne ses soins. Cette position me paraît, en ensemble, devoir être celle qu'ont les aumôniers dans toutes les Institutions qu'ils desservent spirituellement. Ils ont le soin du culte dans la chapelle, ils règlent, de concert avec les chefs des établissements, la nature et le nombre des exercices de piété, ils font les instructions religieuses et confessent les enfants ou les membres composant les œuvres, ouvriers en autres. Je ne vois pas bien, s'ils se renferment dans cette sphère qui leur est propre, comment les aumôniers pourraient trouver des difficultés en accomplissant leurs fonctions. M. Cacheleux, aumônier de Louvencourt, M. Mangot, ancien aumônier du Sacré-Cœur, et d'autres aumôniers pourraient vous dire précisément quelle part leur est donnée dans ces œuvres diverses et leur réponse pourrait vous servir de base pour régler vos rapports avec M. votre aumônier.

Je ne pourrais vous donner comme indice bien sûr ce qui se fait à Vaugirard, à Nazareth et dans les œuvres que nous desservons, parce que nos ff. ecclésiastiques y sont dans une position toute particulière; membres avec nous d'une famille, leur intérêt se porte sur tout, parce que tout les intéresse et les touche; ils ne prétendent pas, tant sans faut, dominer dans les choses qui regardent l'administration et la conduite extérieure des œuvres, mais, par dévouement et bon vouloir de cœur, ils portent même de ce côté leur secours, si besoin est, et si ceux qui en ont la charge particulière le désirent; mais cette aide est bénévole; en principe, leur part est renfermée dans le spirituel de l'œuvre, le culte, s'il y en a en particulier, les instructions, les confessions, les conseils intimes aux enfants ou ouvriers, enfin les petites congrégations de piété, quand il en existe. Je le répète, je ne vois pas comment il peut y avoir conflit dans ces termes, quand on veut bien s'y tenir.

Quant à ce qui regarde votre petite communauté, il n'est pas même besoin d'en parler; M. l'Aumônier ne faisant pas partie de votre petite famille ne peut intervenir en rien de ce qui regarde votre vie de communauté. Il ne peut non plus prendre autorité ni conduite des choses en votre absence; on l'entoure de respect et de déférence comme un hôte qui honore la maison par sa présence, mais qui n'est qu'hôte seulement et non chef de maison. Vos frères, en votre absence, peuvent seuls vous remplacer d'office et répondre pour vous.

Je ne sais si ces données générales vous suffiront. Si vous aviez des points particuliers qui vous fissent difficulté, il faudrait me les poser expressément; j'essayerais d'y donner solution d'après tout ce que je vois autour de nous. Si vous trouviez ce moyen peu commode et insuffisant et qu'il vous semblât utile que l'un de nos vieux frères ou moi nous vous rendissions visite, nous ferions en sorte de répondre à votre désir; nous sommes un peu en gêne présentement, M. Carment étant à Amiens à cause de la maladie et du décès de son père, et M. Myionnet étant au lit depuis plusieurs jours sans que nous sachions bien encore si son indisposition aura des suites; mais nous espérons que ce moment de presse ne durera point et qu'un peu plus de liberté nous sera rendu.

J'approuve bien ce que vous avez fait relativement à la lettre si insensée et si indiscrète de M. Polvêche, notre f. Marcaire est trop raisonnable pour ne pas comprendre à l'occasion combien les insinuations de M. Polvêche sont mal inspirées.

Adieu, mon bon ami; nous allons ici comme de coutume; nous avons, depuis le 19 mai, un nouveau frère dont nous sommes contents jusqu'ici; nous espérons qu'il s'assoira définitivement parmi nous; il semble particulièrement propre aux classes; nous l'y occupons en ce moment. Les ateliers vont assez bien, nous donnons pour notre part le travail, M. Choyer reste entrepreneur; le prix de vente est partagé également entre lui et nous.

Votre dévoué ami et Père

Le Prevost

 

 




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