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Jean-Léon Le Prevost Lettres IntraText CT - Lecture du Texte |
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565 à M. MaignenMLP. développe son Institut sans esprit de système. Ses réserves au sujet de l'utilité des Congrès. Lucidité et franchise de MLP. vis-à-vis du frère Maignen. Diversité nécessaire entre les Œuvres. "Nous suivons notre voie parce que Dieu nous y a mis". Rester discret et réservé quant à la Congrégation. Notre fin dernière: nous porter à la recherche des âmes pour les amener à Dieu.
Duclair, 26 août 1858 Je vous remercie, bien cher enfant, de m'avoir écrit quelques mots de bon souvenir, cette marque d'affection m'a été douce; vous me manquez ici, car, quelque tendre que soit mon attachement pour tous mes ff., les plus vieux ont toujours quelque privilège de préférence, dans les limites que permet la charité; mais je n'ai pas voulu demander formellement que vous veniez, vous laissant examiner avec notre f. Paillé ce qui était le mieux pour votre bien et pour celui de vos œuvres. Je ne m'oppose pas à votre voyage à Angers298; je n'en attends pas autant de bien que vous; il se fait dans ces Congrès ordinairement plus de discours que de vrai et de solide fruit pour les œuvres; mais enfin, en parlant peu et en cherchant simplement à recueillir quelques lumières dans les expériences des autres, vous pouvez rendre peut-être ce voyage de quelque avantage. je dis en parlant peu, et j'y insiste pour plusieurs raisons. D'abord il vous manque, entre plusieurs qualités heureuses dont vous êtes doué, une certaine netteté et fermeté d'esprit essentielles pour la discussion et dont l'absence fait pour vous qu'on vous déroute facilement et que vous vous mettez vous-même souvent hors de la question. D'une autre part, tous ces Messieurs chefs de patronage ont, à tort ou à raison, des idées fort arrêtées, quelquefois tranchantes, tandis que vous, humble instrument aux mains de Dieu, vous ne savez que ce qu'Il vous a montré jusqu'ici, c'est-à-dire encore peu de chose. Je ne cherche pas si c'est avec justice que les autres se peuvent prétendre mieux éclairés, mais j'aimerais que pour vous, vous vous tinssiez invariablement dans cette ligne: nous croyons que, dans les divers systèmes de patronage, il peut y en avoir de plus parfait les uns que les autres, mais nous ne croyons pas qu'on puisse uniformément les imposer à toutes les localités et circonstances; nous croyons que la diversité des moyens est dans les vues de Dieu pour subvenir à des besoins qui ne sont pas partout les mêmes. D'ailleurs, les ressources dont le monde des œuvres dispose sont trop peu nombreuses pour qu'on n'en dédaigne aucune, tels moyens employés utilement, dans les conditions où ils sont placés, perdraient leur ressort et leur efficacité si on voulait leur imposer des formes pour lesquelles ils ne sont point faits et auxquelles ils ne sauraient se prêter. Laissons donc l'œuvre de Dieu se développer dans une certaine variété qu'Il a mise lui-même dans tous ses ouvrages et ne cherchons absolument d'autre unité que celle de la foi commune et du désir unanime de soutenir et d'assister chrétiennement les apprentis et ouvriers dans la carrière rude et dangereuse qu'ils ont à suivre. Je vous recommande surtout une sage réserve en ce qui regarde la Communauté, n'en parlez qu'autant qu'il sera indispensable de le faire, nous n'avons pas besoin qu'on s'occupe de nous, nous avons remis à Dieu le soin de nous conduire et celui de nous produire quand et dans la mesure qu'il lui conviendra. Notre fin dernière, en confondant en vie commune toutes nos ressources et nos moyens est, quant à la vie extérieure, de nous porter à la recherche des âmes pour les ramener à Dieu. Il semble dans les vues de la Providence d'unir intimement pour cette fin, dans notre Communauté, les deux éléments ecclésiastique et laïc et de nous créer des appuis dans les diverses sociétés charitables; nous avons marché jusqu'ici en paix profonde et sans embarras aucun; nous n'entendons pas néanmoins dire que toutes nos épreuves soient achevées et que notre constitution soit arrivée à sa consommation, nous avons été pas à pas sous la conduite de Dieu et nous continuerons à marcher sous ses yeux docilement; nous n'entendons pas dès lors nous poser comme les guides des autres, car nous sommes dirigés et conduits nous-mêmes, mais nous espérons qu'en allant avec nous, on va sous la main du Seigneur. Nous croyons bon et sage tout ce que font les autres, nous ne préférons notre voie à aucune autre, nous la suivons parce que Dieu nous y a mis et nous espérons, si nous sommes fidèles à ses desseins, arriver à une heureuse fin. Voilà tout ce que nous savons. J'aimerais que vous vous tinssiez strictement dans ces termes. Je crois aussi que vous ne devez prendre aucun engagement ni vous prêter à aucune association sans m'en avoir auparavant entretenu. J'aurais désiré que M. Caille, dont l'esprit est assez positif et précis, pût aller avec vous à cette réunion, mais je crois qu'il est bien occupé et que toute sa maison est bien chargée en ce moment. Si vous invoquez fidèlement le Seigneur et s'Il daigne vous assister, vous n'aurez besoin de personne, lui présent, Il suffit. Adieu, cher enfant, à bientôt, j'embrasse tout le monde bien tendrement. Votre Père bien affectionné Le Prevost
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298 Il s'agit du 1er congrès des Directeurs d'œuvres ouvrières qui se tint à Angers du 31 août au 3 septembre 1858. sous l'impulsion de M. Maignen, on y précisera l'objectif des Œuvres ouvrières. "Les faire prier et jouer: les patronner par l'assistance professionnelle". |
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