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Jean-Léon Le Prevost Lettres IntraText CT - Lecture du Texte |
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570 à Mme la Ctesse de GranvilleL'idée qui a présidé à la naissance de l'Institut: affermir et stabiliser les Œuvres de charité. Rôle complémentaire des frères et des prêtres: se prêter un appui réciproque dans une cordiale collaboration.
Vaugirard, 16 septembre 1858 Madame la Comtesse, J'ai l'honneur de vous envoyer une petite note qui contient sommairement les indications qui vous ont été demandées sur notre Communauté. Elle est bien mal écrite, ayant été copiée par un de nos enfants, mais le bon prêtre qui désire ces renseignements sera indulgent, je l'espère, et voudra bien excuser l'inexpérience du petit secrétaire. Si cette note ne suffisait pas, je serais très empressé, Madame la Comtesse, à vous donner les éclaircissements qu'on pourrait souhaiter. Nous ne cachons rien de nos affaires parce qu'elles sont parfaitement simples et ne demandent aucun mystère. Nous nous sommes, dès l'abord, placés sous les yeux et sous la protection de l'autorité supérieure ecclésiastique. Mgr Affre, de vénérable mémoire, nous avait grandement soutenus et encouragés. Il avait même désiré que nous habitions une partie du Couvent des Carmes qui n'était pas alors occupé par les Dominicains. Mgr Sibour ne nous avait pas été moins favorable et s'était engagé formellement à nous donner tous les sujets ecclésiastiques qui auraient la vocation de s'adjoindre à nous. Enfin, S. Em. le Cardinal Morlot est venue nous voir plusieurs fois, a pris connaissance de notre règlement et nous a donné les marques d'une bienveillance particulière. Mgr l'Evêque d'Angers, qui nous a dirigés par ses conseils depuis notre origine, qui a préparé avec nous notre règlement, daigne nous regarder et nous traiter comme ses enfants. Nous rapportons à Dieu seul toutes ces marques d'indulgence et de bonté, et nullement à nos mérites qui sont assurément bien minces. Mais nous les attribuons aussi au besoin, si généralement senti, de créer des appuis et des agents dévoués pour les œuvres. Il a plu au Seigneur qu'elles devinssent de notre temps un grand moyen de salut, qu'elles servissent à rattacher le peuple à la foi et stimulassent le zèle et le dévouement des âmes généreuses. Mais toutes ces œuvres manquent en général de fermeté et de consistance, faute d'avoir quelques éléments d'unité et de stabilité. Nous avons pensé qu'une corporation religieuse pourrait seule leur apporter cet appui, et nous avons essayé d'y concourir pour notre part. Le Seigneur a daigné bénir nos efforts, nous avons surmonté toutes les difficultés d'une fondation et nous voyons avec joie les voies s'ouvrir de jour en jour devant nous. Par un bienfait dont nous sentons constamment le prix, le Seigneur a uni chez nous dans la plus cordiale coopération les ff. ecclésiastiques et les ff. laïcs qui se prêtent à l'envi un appui réciproque, les uns préparant et soutenant les œuvres, les autres y donnant la force spirituelle et la consommation. La Communauté n'a encore que six prêtres, mais un certain nombre, déjà unis à nous de cœur, achèvent leurs études ecclésiastiques et se préparent à s'adjoindre à la petite famille de nos frères. Le désintéressement a toujours été dans l'essence de notre œuvre, nous n'avons donc rien fixé de précis pour les conditions temporelles de l'admission parmi nous. Nous nous en rapportons en général à la délicatesse de ceux qui peuvent apporter quelque appui à la communauté et n'excluons pas ceux qui, n'ayant pas de bien, ont les qualités essentielles de piété, de capacité et de dévouement. Je souhaite bien, Madame la Comtesse, que ces quelques détails satisfassent le bon ecclésiastique qui vous les a demandés. Nous avons déjà trois bretons parmi nous [MM. Hello, de Lauriston et Gallais] et leurs bonnes qualités ne peuvent que nous faire désirer d'avoir beaucoup de sujets de votre excellent pays. Je suis, avec un profond respect, Madame la Comtesse Votre humble et tout dévoué serviteur en J. et M. Le Prevost
P.S. La messe que notre communauté consacre chaque mois à la réparation au T. St Sacrement se dit le 2e jeudi, et non le 2e mercredi comme je l'avais indiqué par erreur, notre adoration nocturne ayant lieu du mercredi soir au jeudi matin, chaque mois.
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