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Jean-Léon Le Prevost
Lettres

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  • Lettres 601 - 700 (1859 - 1860)
    • 601  à M. Halluin
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601  à M. Halluin

Nouvelles de Vaugirard. MLP. juge sa Congrégation "une création encore bien nouvelle",  dont il mesure la jeunesse et la faiblesse.

 

Vaugirard, 5 mars 1859

Cher Monsieur l'abbé et fils en N.S.,

Notre jeune Marchal avait déjà changé d'avis lorsque votre bonne et paternelle lettre lui a été remise. Il était venu la veille tout pleurant, me demander pardon du moment de faiblesse qu'il avait ressenti, l'attribuant à sa tête qui, disait-il, avait tourné et lui avait ôté le sens. Il avait parlé dans le même esprit à M. Lantiez, qui avait promis d'arranger les choses avec moi. Ce n'était pas affaire bien difficile, car nous n'avions, ni l'un ni l'autre, grand peine à comprendre ce moment de défaillance d'un pauvre enfant qui est encore bien peu fort et qui a gardé les traces de son premier genre de vie. Nous allons donc marcher de nouveau, la santé de ce bon garçon est meilleure, il recommence un peu son travail. Espérons que, le Seigneur aidant, il pourra s'asseoir définitivement dans le bien.

Nous verrons avec joie le f. Thuillier à la retraite. Nous recevrons avec plaisir, avant ou après, le f. [Alphonse] Vasseur, bien que l'époque de son éloignement soit encore assez rapprochée. Je crains seulement qu'il n'ait un peu d'ennui durant son séjour ici, n'ayant nulle occupation bien indiquée. Quand les frères viennent à la retraite, les exercices spirituels remplissent leur journée; mais, en dehors de ce temps, je ne vois pas bien comment ils pourront s'occuper. Cette objection me semble assez frappante pour le f. Alphonse en particulier, qui est assez actif, et que des jours sans emploi auront bientôt lassé. Il semble donc que, s'il ne se propose pas de faire lui-même une petite retraite séparée, il y aurait lieu, peut-être, d'examiner s'il ne ferait pas mieux d'attendre la prochaine retraite. Je laisse cela, cher Monsieur l'abbé, tout à fait à votre décision, et je trouverai bien ce que vous aurez cru devoir régler.

Marchal et tous vos enfants ont accueilli avec joie l'espoir que vous leur donnez de vous voir bientôt, et nous, nous ne vous verrons jamais aussi souvent que nous le désirerions. Je suis heureux d'apprendre que votre retraite a eu d'heureux fruits; vos chers enfants, espérons-le, en garderont une impression assez vive pour que leur esprit s'améliore encore et vous prépare la récompense de vos soins.

Nous allons ici toujours passablement, non sans sentir toujours comme vous l'insuffisance de nos moyens. Nous sommes, dans l'ensemble comme dans chaque œuvre particulière, une création encore bien nouvelle, nous sentons notre jeunesse et la faiblesse qu'elle comporte.

Ayons patience, les années apporteront les grâces de force et de confirmation. Nous vous embrassons tous ainsi que nos frères. Je suis tout particulièrement, avec respect et affection,

Votre tout dévoué ami et Père en N.S.

Le Prevost

 

 




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