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Jean-Léon Le Prevost
Lettres

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  • Lettres 601 - 700 (1859 - 1860)
    • 659  à M. Halluin
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659  à M. Halluin

MLP. écrit à la suite d'une lettre de M. Bulfay à M. Halluin, auprès duquel il sollicite un emploi à l'Œuvre d'Arras.

 

Vaugirard, 1er janvier 1860

            Cher Monsieur l'abbé,

            Je n'ai pas voulu refuser à notre ancien f. Claude [Bulfay] la consolation qu'il me demande de vous écrire ou plutôt faire écrire la lettre ci-contre. Je ne m'opposerais pas non plus à ce que vous le prissiez provisoirement à l'essai, comme jardinier ou homme de peine, sans vous engager à autre chose, à moins qu'il ne vous donnât plus tard une entière satisfaction. Nous ne l'avons pas renvoyé, mais comme il a la tête peu solide et que l'idée lui revenait souvent d'essayer d'une autre Communauté, nous l'avons pris au mot et avons favorisé son entrée chez les Lazaristes. Depuis qu'il y est, se sentant là tenu à distance par ces MM. de la Mission, ayant peu d'exercices religieux et presque pas de vie de communauté, il ne fait que pleurer et m'a fait demander vingt fois de le reprendre. Je ne crois pas, pour l'exemple, devoir le réadmettre à Vaugirard. Je crois qu'il vous serait de quelque utilité. Il est assez bon jardinier, sait conduire passablement un jardin et prend intérêt à son affaire. C'est, du reste, un vrai enfant pour le caractère. Il faut le mener, il se laisse conduire, sachant bien que sa voie est ainsi. Il manque totalement d'instruction et d'éducation, n'a point de tenue extérieure et ne concourt point conséquemment au bon aspect d'une communauté. Mais il a le cœur simple et droit, une foi sincère, un désir vrai et constant de se sanctifier hors du monde. Il a des mœurs régulières et l'empire sur soi-même; seulement, comme il est affectueux, il est porté à faire aux enfants des tendresses, innocentes sans doute, mais toujours défendues dans des maisons comme les nôtres. C'est pour cette raison principalement que nous l'avons vu partir sans regret. On peut penser que l'épreuve qu'il vient de subir lui aura servi de leçon. Je n'en répondrais pas toutefois, parce que, ne trouvant pas en lui-même de mauvaise intention à cet égard, il n'est pas assez vigilant pour éviter les occasions et se tenir fermement avec les enfants. Sous vos yeux, à la maison, je crois qu'il irait bien; mais, s'il était habituellement seul au jardin avec les enfants, il pourrait retomber en ce défaut que nous lui avons souvent reproché.

            Voilà, cher Monsieur l'abbé, le pour et le contre, voyez si vous trouvez sa place chez vous sans nul inconvénient. La miséricorde m'a poussé à le laisser vous écrire; mais nous devons, avant tout, chercher le bien de l'œuvre que Dieu nous a confiée. Je ne sais aussi s'il pourrait aisément se tenir en dehors de la communauté pour les exercices, les ayant suivis longtemps. Tout cela demande attention. Le f. Alphonse [Vasseur] pourrait vous dire son impression à ce sujet.

            Je vous embrasse, cher Monsieur l'abbé, en J. et M.

                                                                                             Le Prevost

 

 




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