685  à deux enfants d'Amiens

Réponse à deux enfants d'Amiens, Caille et J. Morel, qui souhaitent le retour du frère Marcaire.

Paris, le 27 mars 1860

            Chers enfants,

            J'ai été très sensible aux sentiments exprimés dans votre bonne petite lettre; elle m'a montré que vous avez un bon cœur, puisque vous avez tant de peine à oublier vos amis et vos bienfaiteurs. Je suis tout désolé de ne pouvoir vous accorder présentement ce que vous me demandez; mais M. Marcaire est en ce moment fatigué et faible de santé, je ne pourrai le renvoyer près de vous avant qu'il soit bien remis et bien fortifié, ce qui ne saurait être de si tôt. Je vous invite, en attendant, chers enfants, à bien vous affectionner à MM. Henry [Guillot], Joseph [Loquet] et Frédéric [Streicher] qui vous sont si dévoués et qui ont à cœur, eux aussi, de vous faire tout le bien possible.

            Soyez bien persuadés, chers amis, que vous ne sauriez donner à M. Marcaire de meilleure preuve de votre attachement et de votre reconnaissance, car il ne désire rien tant que de vous voir sages, pieux et dociles; s'il apprend que vous progressez en vertu et en science, il sera grandement récompensé des soins qu'il a pris de vous et il regardera comme un jour heureux celui où il pourra vous revoir et vous embrasser.

            Il me charge de vous dire toute sa tendre affection; je vous assure aussi de la mienne, chers enfants, et je prie le Seigneur de vous combler de ses plus précieuses bénédictions.

            Votre ami bien dévoué en J. et M.

                                                                                                Le Prevost